Manuel Valls avait récemment invité à faire bloc contre le parti de Marine Le Pen, donné en tête des intentions de vote de la région Nord-Pas-de-Calais/Picardie par le premier institut de sondage français, l’Ifop.
La candidate, qui avait jugé ces propos «extrêmement inquiétants», s’est fendue d’un communiqué dans lequel elle a invité le Premier ministre à «discuter devant les Français des méthodes qu'il compte appliquer pour empêcher le FN de gagner une région».
Pierre de Saintignon, chef de file régional du PS, a lui déploré les propos du Premier ministre. «Ce n’est pas utile de parler de cette manière-là, lorsque nous sommes engagés dans une campagne. Il s’agit de convaincre nos concitoyens de ce que nous leur proposons», s’est-il exprimé.
Ailleurs dans le spectre politique, des candidats du parti des Républicains ont également dénoncé la manœuvre de Manuel Valls, estimant qu’il jouait aux «pyromanes masqués» en agitant la menace du FN, selon les termes de Lionnel Luca, député des Alpes-Maritimes. «La seule chance pour le Parti socialiste de s'en sortir dans cette élection régionale, c'est de faire monter le Front national», a rajouté Valérie Pécresse, tête de liste aux élections régionales en Ile-de-France.
Le président du MoDem François Bayrou, a en revanche rallié l’avis de Manuel Valls, estimant que les idées du FN représentaient des «poisons mortels». Il serait, selon lui, nécessaire de faire appel au front républicain afin de faire barrage au Front national.
Invité à s’exprimer sur les élections régionales du Nord-Pas-de-Calais/Picardie, le Premier ministre de la France avait affirmé : «il est hors de question de laisser le Front national gagner une région. Donc tout devra être fait pour l'empêcher».