Invité le 23 novembre dans l'émission C à vous sur France 5, le chef du service de néphrologie de la Pitié-Salpêtrière Gilbert Deray a plaidé en la faveur de la vaccination contre le Covid-19 des 5–11 ans.
«J'y suis tout à fait favorable. Permettez-moi de rappeler qu'à l'heure actuelle si vous prenez les pays qui vaccinent les 5–11 ans, c'est la moitié de la planète [...] La raison pour laquelle il faut vacciner les 5–11 ans, ce n'est pas pour protéger les vieux, c'est pour eux», a-t-il défendu.
Affirmant par ailleurs que la balance bénéfice-risque du vaccin sur ce public peu touché par les formes graves de la maladie reste favorable notamment en raison des «Covid longs», Gilbert Deray a avancé un troisième argument : «Quand vous regardez des IRM cérébrales de gosses qui font la Covid, ça ressemble à de l'Alzheimer [maladie neurodégénérative incurable chez les personnes âgées]».
Et le néphrologue d'enfoncer le clou : «Moi, j'ai pas envie que des gosses de 5-11 ans aient des images qui ressemblent à de l'Alzheimer, c'est très clair.»
Mis en ligne sur les réseaux sociaux, ce passage a suscité des réactions sceptiques voire indignées sur Twitter. «On fait des IRM du cerveau des enfants qui ont le Covid ? Où ça ? Quelles sont les études ?», a notamment déclaré le journaliste de RMC/BFMTV Olivier Truchot.
«Mais comment peut-on dire cela en toute impunité ?», a déclaré pour sa part le médecin et chroniqueur Gérald Kierzek.
«Mesure de salut public : Gilbert Deray, et tous les autres médecins de plateaux, doivent annoncer systématiquement la liste de leurs liens d’intérêts au début de chaque interview», a déclaré pour sa part Florian Philippot qui organise tous les samedi des manifestation contre le pass et les restrictions sanitaires.
La vaccination de 5-11 ans est au cœur de nombreuses controverses depuis que le laboratoire Pfizer a obtenu une autorisation provisoire de mise sur le marché de son vaccin contre le Covid-19 aux Etats-Unis, au Canada et en Israël.
Le 17 novembre, l'Académie française de médecine préconisait de ne pas vacciner la totalité des enfants de cette tranche d'âge, mais seulement ceux qui souffrent de comorbidités, et les enfants vivants dans leur environnement immédiat.
Alors que les complications neurologiques du COVID-19 chez les enfants sont rares, contrairement aux adultes, un examen d'experts internationaux des résultats positifs de la neuroimagerie chez les enfants atteints de COVID-19 aigu et post-infectieux a révélé que les anomalies les plus courantes ressemblaient à des schémas de maladie à médiation immunitaire impliquant le cerveau, la colonne vertébrale et les nerfs. Les accidents vasculaires cérébraux, qui sont plus fréquemment signalés chez les adultes atteints de COVID-19, ont été beaucoup moins fréquemment rencontrés chez les enfants. L'étude de 38 enfants, publiée dans la revue Lancet , était la plus grande à ce jour des manifestations d'imagerie du système nerveux central de COVID-19 chez les enfants.