France

Propos sur l'ISF et les 100m2 à Paris : la gauche dénonce «l'autre candidat des riches» Eric Zemmour

Le candidat putatif à la présidentielle a annoncé qu'il ne souhaitait pas rétablir l'ISF, et a jugé l'IFI «confiscatoire». Eric Zemmour a aussi estimé que posséder un logement de 100 m2 à Paris ne faisait pas d'un propriétaire un «riche».

Eric Zemmour plus libéral qu'Emmanuel Macron ? Le possible candidat à l'élection présidentielle a déclaré ce 22 novembre qu'il ne rétablirait pas l'impôt sur la fortune (ISF) s'il était au pouvoir, jugeant même «confiscatoire» la réforme de 2018 maintenant l'impôt sur la fortune immobilière (IFI).

Ce dernier se déclenche à partir d'1,3 million d’euros de fortune immobilière, ou 1,9 million si la résidence principale est comprise dans le calcul. Pour Eric Zemmour, cette somme d'1,3 million d'euros représente un logement «de 100m2» à Paris, et les propriétaires de ces biens ne sont pas «ce qu'on appelle des riches». L'essayiste estime par ailleurs qu'il faudrait «sortir la résidence principale de ce calcul» de l'IFI.

Le prix du mètre carré dans la capitale est actuellement à 10 377 euros en moyenne, selon une récente enquête du Parisien. Le calcul d'Eric Zemmour en termes de surface pour un bien d'une valeur d'1,3 million d'euros est exact, même si les montants varient grandement en fonction des arrondissements de la ville.

Avoir un appartement de 100 m2 à Paris, c'est être riche

Le fait que le candidat putatif ne considère pas cette catégorie de propriétaires comme «riches» et souhaite modifier l'IFI en conséquence a fait réagir plusieurs personnalités et élus de gauche. Ces derniers ont dénoncé ce qu'ils estiment être la preuve qu'Eric Zemmour serait le «candidat des riches», ou plus exactement «un autre candidat des riches», des parallèles étant dressés avec le président Emmanuel Macron. «Derrière les outrances, cet homme est en fait un macroniste pratiquant ! Que les pauvres se battent entre eux sur la religion et l'immigration plutôt que d’exiger le partage des richesses ! Quel cirque !», s'est agacé le député LFI Adrien Quatennens.

«Le candidat de la haine est aussi celui de la bourgeoisie. Contrairement à ce qu'affirme Zemmour avoir un appartement de 100 m2 à Paris, c'est être riche», a abondé le porte-parole de Génération.s Thomas Portes.

Le porte-parole de l'association altermondialiste Attac Raphael Pradeau a également pointé du doigt le discours d'Eric Zemmour, «l'autre candidat des riches» : «Celui qui passe ses journées à faire des immigrés des bouc-émissaires considère qu'on n'est pas riche si on est propriétaire d'un appartement valant 1,3 million d'euros (et qu'on l'a remboursé) et il refuse de rétablir l'ISF. [...] Est-ce qu'on comprend mieux maintenant pourquoi Zemmour est adoubé par les médias appartenant aux milliardaires ?», a-t-il dénoncé.

Marine Le Pen opposée à Eric Zemmour sur l'ISF

Il n'y a pas que la gauche qui brocarde l'essayiste sur la question de l'ISF. Le sujet avait déjà valu précédemment à Eric Zemmour des attaques de la part de Marine Le Pen. La candidate du RN, bousculée dans les sondages par le polémiste de droite radicale, avait annoncé le 24 octobre qu'elle rétablirait l'impôt de solidarité sur la fortune si elle était élue en 2022, «un ISF qui soit une sanction de la spéculation mais qui préserve le patrimoine des Français», avait-elle expliqué sur LCI. Au passage, la députée avait pointé le fait que selon elle, Eric Zemmour n'offrirait «que de vieilles mesures libérales inefficaces des trente dernières années».