France

Appel à la grève générale lancé en Martinique, les blocages se poursuivent en Guadeloupe

En Martinique, 17 syndicats ont appelé à la grève générale pour demander la fin de l'obligation vaccinale et des suspensions pour les soignants. Leurs revendications portent aussi sur la hausse des salaires et des minima sociaux.

Alors que la contestation sociale gronde en Guadeloupe depuis une semaine, un appel à la grève générale a été lancé en Martinique, à partir de ce 22 novembre. 

Signé par 17 syndicats, le préavis de grève, déposé le 15 novembre, détaille dix points de revendications, parmi lesquels la fin de l'obligation vaccinale et des suspensions pour les soignants, mais aussi la hausse des salaires et des minima sociaux, le prix des carburants et du gaz. 

Parmi les points figurant sur cette liste, la prise en charge totale des tests de chlordéconémie, maladie liée au chlordécone, pesticide largement utilisé dans les champs de banane entre 1972 et 1993 et suspecté d'être responsable de nombreuses maladies comme le cancer de la prostate. 

D'autres corporations ont d'ores et déjà annoncées qu'elles suivraient également le mouvement, comme à la SARA (Société anonyme de la raffinerie des Antilles), ou au centre pénitentiaire de Ducos, où quelques agents pourraient entrer en grève. Si l'intersyndicale donne rendez-vous à la population à la maison des syndicats le matin, elle reste très floue sur les actions qui pourraient être menées, mais sur les réseaux sociaux, plusieurs messages évoquent des blocages sur les routes, comme en Guadeloupe. 

Dans l'attente de cette grève générale, une partie de la population s'est ruée dès le 19 novembre dans les hypermarchés et les stations services. Si le 20 novembre au matin encore, les automobilistes faisaient la queue aux abords des pompes à essence, le phénomène s'est tari au fil du week-end.

Une dizaine de barrages toujours en place en Guadeloupe

Dans la Guadeloupe voisine, le démantèlement des barrages bloquants a commencé le 21 novembre, avec l'arrivée des renforts de forces de l'ordre partis de la métropole (notamment 50 membres des unités du GIGN et du Raid), mais les violences se poursuivaient, contraignant le rectorat à suspendre ce 22 novembre l'accueil des élèves dans les écoles, collèges et lycées. Certains axes ont été dégagés, comme la route des Mamelles, qui traverse le Parc national au centre de la Basse-Terre. Mais une dizaine de barrages restaient en place, en plusieurs points stratégiques de l'archipel.

30 personnes seront jugées ce 22 novembre en comparution immédiate à Pointe-à-Pitre, soupçonnées d'avoir participé aux violences urbaines qui agitent l'île depuis une semaine, selon le procureur de la République Patrick Desjardins. La nuit du 20 au 21 novembre est restée agitée dans les rues et sur les routes de l'île, entre barrages routiers, incendies et pillages qui ont débouché sur 38 interpellations dans la nuit et fait deux blessés chez les forces de sécurité. Ces incidents ont eu lieu malgré le couvre-feu qui court jusqu'au 23 novembre au matin, chaque nuit de 18h à 5h.

Dans la soirée, Jean Castex a annoncé la création création d’une «instance de dialogue» pour «convaincre les professionnels concernés» par l'obligation vaccinale en Guadeloupe. «L'exigence de fermeté doit aussi s'accompagner d'un dialogue nécessaire pour entendre et comprendre nos concitoyens qui s'interrogent de bonne foi», a déclaré le chef du gouvernement qui après avoir «condamné avec la plus extrême fermeté» les violences.