France

La diplomatie française dit souhaiter un «partenariat ambitieux» avec l'Algérie

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, a exprimé le souhait de bâtir une relation de confiance avec l'Algérie, après une série d'incidents et de tensions entre les deux pays, notamment autour de la mémoire de la colonisation.

La France souhaite nouer une relation «confiante» et un «partenariat ambitieux» avec l'Algérie, au-delà des «blessures» mémorielles qui peuvent «parfois» resurgir, a assuré le ministre français des Affaires étrangères dans une interview mise en ligne le 19 novembre par Le Monde. «Nous avons des liens ancrés dans l'histoire. Nous souhaitons que le partenariat franco-algérien soit ambitieux», a encore lancé Jean-Yves Le Drian. «Il est logique, quand on connaît notre histoire, qu’il y ait parfois des résurgences de blessures, mais il faut dépasser cela pour retrouver une relation confiante», a-t-il insisté. 

Le président Emmanuel Macron a déclenché l'ire d'Alger en octobre en accusant, selon des propos rapportés par Le Monde, le système «politico-militaire» algérien d'entretenir une «rente mémorielle» autour de la guerre d'indépendance et de la France, ancienne puissance coloniale.

D'après le quotidien, il s'est également interrogé sur l'existence d'une «nation algérienne» avant la colonisation française, suscitant de vives réactions dans la société algérienne. L'Algérie a alors rappelé son ambassadeur à Paris et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel. Le président français a depuis fait part de ses «regrets» devant la polémique engendrée et s'est dit «fortement attaché au développement» de la relation bilatérale. Des déclarations saluées par Alger, qui a finalement envoyé son chef de la diplomatie Ramtane Lamamra à la conférence de Paris sur la Libye le 12 novembre.

«Il y a parfois des malentendus, mais cela n'enlève rien à l’importance que nous attachons aux relations entre nos deux pays», a souligné Jean-Yves Le Drian. «Il faut conserver ce lien fait de respect des souverainetés et d’une volonté commune de dépasser les contentieux pour retrouver une relation apaisée», a-t-il ajouté.

Il a aussi plaidé pour une implication plus grande de l'Algérie dans la résolution du conflit au Mali − les accords de paix entre Bamako et les groupes armés du nord du pays ont été signés à Alger en 2015 − alors que le président algérien Abdelmadjid Tebboune s'est dit prêt à «venir en aide» aux Maliens, confrontés à l'extension des attaques djihadistes, s'ils en font la demande. «Nous ne voyons que des avantages à ce que l'Algérie s’inscrive plus fortement encore dans la mise en œuvre de ces accords», a relevé le chef de la diplomatie française, sans plus de précisions.