France

Des sociétés de journalistes signent une tribune contre les «menaces de l’extrême droite»

A cinq mois de la présidentielle, près de quarante sociétés de journalistes s'inquiètent dans un texte commun publié le 17 novembre des «menaces et intimidations» qui se multiplient selon eux contre la presse de la part de «l'extrême droite».

Dans un texte collectif paru le 17 novembre, 38 sociétés de journalistes (dont celles du Monde, de Radio France ou encore de BFM TV) s'inquiètent des «menaces et intimidations» que «l'extrême droite» exercerait sur la presse, alors que l'élection présidentielle approche. Les organisations signataires dénoncent, pêle-mêle, des «menaces de mort, appels au viol, insultes, cyber-harcèlement sur les réseaux sociaux, interdictions de couvrir des événements politiques, intimidations lors des manifestations». 

Parmi les exemples cités par les signataires, figurent l'interdiction d'accès de journalistes de Sud-Ouest à une réunion publique d’Eric Zemmour le 12 novembre à Bordeaux, ou encore les menaces envoyées à plusieurs des journalistes de Streetpress et de Le Media TV par un groupuscule néonazi, qui leur a accolé une cible sur la tête, au milieu de dessins racistes censés représenter des musulmans, des juifs et des noirs. 

De la même manière, une journaliste de Mediapart couvrant l’extrême droite «fait face, depuis plusieurs semaines, à une vague d’appels au meurtre et au viol», depuis la publication d’une enquête sur des youtubeurs d’extrême droite, explique le texte. 

Evoquant «une violence d’une rare intensité, totalement inacceptable, ayant pour dessein d’entraver leur travail», les organisations de journalistes en appellent au gouvernement et l’ensemble des forces politiques, «pour qu’ils défendent réellement la liberté d’informer et prennent enfin la mesure de la gravité de la situation». Ces menaces avaient donné lieu à un échange à l'Assemblée nationale, le 16 novembre, entre la députée Mathilde Panot (France insoumise) et le Premier ministre Jean Castex.