France

Hauts-de-France : un Conseil régional sous tension entre la gauche et le Rassemblement national

Le 18 novembre, la séance plénière du Conseil régional des Hauts-de-France a été le théâtre d'échanges très vifs entre le groupe de gauche et le Rassemblement national. Les esprits se sont échauffés et les débats ont tourné à l'injure.

Les noms d'oiseaux ont volé lors de la séance plénière du Conseil régional des Hauts-de-France du 18 novembre. Une fois n'est pas coutume, la séance houleuse n'a pas vu la majorité de droite houspiller les représentants de son opposition. Ce sont ces derniers qui ont ferraillé au cours de cet échange peu amical durant lequel les duellistes ont usé d'un langage parfois fleuri.  

L'accrochage a débuté lorsque le conseiller régional RN, Jean-Philippe Tanguy s'est exprimé pour dénoncer un amendement porté par Benjamin Lucas (Génération.s, parti crée par Benoît Hamon) qui y défend l'école publique face à l'enseignement privé. 

«La gauche – une fois de plus – complètement obsédée par l'enseignement privé devrait plutôt s'interroger sur sa politique qui a ruiné le crédit de l'école publique malheureusement», débute Jean-Philippe Tanguy avant d'ajouter avec ironie : «Quand je vois l'état des programmes à cause de la gauche, enfin du gauchisme qui a complètement infiltré l'éducation nationale en détruisant les programmes, en imposant ses méthodes de lecture qui fait qu'on ne sait plus lire ni écrire [...] maintenant l'écriture inclusive, [...] le savoir est devenu pour vous une discrimination.»

«La connaissance pour vous est une discrimination, la méritocratie, pour vous, est une discrimination», affirme ensuite l'élu de la Somme avant de poursuivre sous les huées de la gauche : «Ah oui ça vous dérange [...] ça vous dérange effectivement que les enfants de la troisième République que vous prétendez être, aient détruit une institution de la troisième République.» Alors que le brouhaha est installé et que la présidente de séance demande du calme, Jean-Philippe Tanguy ajoute : «Eh bien nous, nous allons la rétablir, nous rétablirons le mérite, nous rétablirons le savoir, nous rétablirons la connaissance...»

«Je rappelle que l'extrême gauche a été un sacré pourvoyeur de collabos», rétorque Sébastien Chenu

Le micro de l'élu du RN est alors coupé par la présidente de séance suscitant la colère du député RN Sébastien Chenu. «Il s'est exprimé une minute sous les insultes d'un groupe de gauche que vous n'avez pas fait taire», déplore ainsi l'élu RN. 

En face, lors de la promotion d'un autre amendement – visant à défendre la «création de monuments rendant visible le rôle des femmes au cours des différents conflits mondiaux», l'élu de Génération.s Benjamin Lucas s'en est pris violemment au RN en évoquant le patrimoine «fourni» du parti, «celui de ses fondateurs d'anciens SS et collaborateurs [...] celui du vieux [Jean-Marie] Le Pen et de son point de détail, [...] celui des dérapages racistes de ses candidats [...] oui vous avez un patrimoine, celui de l'extrême droite». 

De nouveau, Sébastien Chenu est intervenu pour railler son opposant en affirmant qu'il était «un provocateur aux petits pieds». «Je rappelle que l'extrême gauche a été un sacré pourvoyeur de collabos et vous en avez gardé de mauvaises habitudes», a-t-il conclu cet échange qui a échauffé les esprits des oppositions sous le regard de la majorité dirigée par Xavier Bertrand.