Suicide d'une infirmière : l'hôpital du Havre condamné à verser 360 000 euros

- Avec AFP

Suicide d'une infirmière : l'hôpital du Havre condamné à verser 360 000 euros© Vadim Ghirda/AP
Le mal-être des soignants existait avant la pandémie (image d'illustration)
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Le groupe hospitalier normand paiera plus de 360 000 euros aux proches d'une infirmière qui avait mis fin à ses jours en 2016. Les juges ont tenu l'établissement pour responsable d'un environnement professionnel dégradé, à l'origine du drame.

Le groupe hospitalier du Havre (GHH) a été condamné à verser plus de 360 000 euros aux proches d'une infirmière de 44 ans, mère de deux enfants, qui s'était suicidée en 2016, selon des informations communiquées à l'AFP le 17 novembre par le tribunal administratif de Rouen.

Cette employée de l'hôpital a «enduré des souffrances morales liées à son environnement professionnel au cours de la période précédant son suicide», souffrances qui sont «à l'origine de son acte», et «ne sont au demeurant pas contestées par le GHH», écrit le tribunal dans sa décision du 28 octobre.

«Pendant plusieurs mois, des membres du personnel hospitalier, parmi lesquels» l'infirmière qui a mis fin à ses jours, «ont été amenés à intervenir dans le secteur des nouveaux-nés soumis à des risques vitaux, sans avoir bénéficié d'une formation adaptée», soulignent les juges.

L'hôpital a commis «une faute» car il n'a pas pris en considération le souhait de la mère de famille de ne plus exercer en réanimation de néonatologie, et parce que celle-ci n'a en outre pas bénéficié d'un accompagnement à sa prise de fonction dans ce secteur, relèvent-ils. 

«Une professionnelle motivée et volontaire»

Le tribunal y voit de la part de l'hôpital «un manquement à son obligation de sécurité et de protection à l'égard de l'intéressée».

«Le 24 juin 2016, la veille de la reprise du travail après un congé de neuf jours», l'infirmière, décrite par sa supérieure hiérarchique directe comme «une professionnelle motivée et volontaire», s'est suicidée à son domicile, selon les juges.

Elle a laissé «une lettre indiquant qu'elle ne pouvait "plus vivre" avec "le sentiment" d'avoir commis "quelque chose de grave" à l'occasion», dans la nuit du 14 au 15 juin 2016, du «transfert d'un nouveau-né prématuré en réanimation, une opération délicate».

Le 14 avril 2017, le directeur des ressources humaines avait reconnu l'imputabilité du décès de l'infirmière au service, selon le jugement.

Or devant les juges, le GHH a «rejeté les allégations relatives au caractère fautif du comportement de l'établissement». 

La somme de 360 000 euros est destinée aux deux enfants de l'infirmière et à leur père. Elle est relative au préjudice économique, d'affection et aux frais de justice. L'aînée des enfants était âgée de 17 ans au moment du suicide de sa mère. L'autre était encore mineur lors du dépôt de la requête, le 1er avril 2019.

 

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