France

Paris : interpellé, un Malien en situation irrégulière aurait été visé aux testicules par un Taser

Une source policière admet auprès de l'AFP que le client d'Arié Alimi, un Malien en situation irrégulière âgé de 30 ans en état d'ébriété, a dû être maîtrisé à deux reprises à l'aide d'un pistolet à impulsion électrique (Taser).

Une enquête sur des soupçons de violences illégitimes après l'interpellation dans le XVIIIe arrondissement parisien d'un Malien immigré en situation irrégulière a été confiée le 17 septembre à l'IGPN, a fait savoir ce 15 novembre le parquet de Paris. Cette enquête a été ouverte le jour même des faits, des violences supposées qui auraient été commises par personnes dépositaires de l'autorité publique.

D'après les informations de la préfecture de police de Paris citées par l'AFP, Seriba, 30 ans, a été interpellé aux alentours de 3h30 du matin cette nuit-là après avoir fêté son anniversaire et se trouvait «en état d’ébriété» lorsqu'un équipage du XVIIIe  arrondissement est intervenu «pour des perturbations devant un immeuble.»

Sur des images de vidéosurveillance publiées par Mediapart, on voit un face-à-face tendu entre le mis en cause et un fonctionnaire de police avant qu'il ne soit amené au sol et menotté.

D'après des témoignages recueillis par le site d'information, un pistolet à impulsion électrique aurait été utilisé par un des policiers de l'équipage. Une source policière a expliqué à l'AFP que l'interpellé était drogué au protoxyde d'azote, et que le pistolet à impulsion électrique avait dû être utilisé à «deux reprises» pour le maîtriser.

Le mis en cause a pour sa part affirmé à Mediapart qu'une fois à l'intérieur du véhicule de police, puis au commissariat, il aurait reçu plusieurs impulsions électriques «au niveau des testicules» et aurait été frappé, ce qui aurait conduit à son hospitalisation.

Selon le contenu d'un rapport médical publié par le site d'information en ligne et consulté par l'AFP, le mis en cause, examiné par un médecin de l'Unité médico-judiciaire (UMJ), aurait déclaré «avoir été victime de violences par des fonctionnaires de police lors de son interpellation» et avoir «été plaqué au sol» avant d'être «roué de coups de poing au niveau de la face, du thorax».

Le médecin lui aurait accordé 45 jours d'interruption temporaire de travail (ITT), évoquant des «lésions au niveau des parties génitales compatibles avec des traces de Taser». Le parquet précise toutefois qu'un deuxième examen médical a ramené cette ITT à seulement six jours.

Une autre enquête ouverte pour violences sur personnes dépositaire de l'autorité publique

Selon son avocat, Arié Alimi, le mis en cause aurait également fait l'objet de propos racistes. Le client d'Alimi a déposé plainte à l'IGPN le 6 octobre.

Il est également poursuivi devant le tribunal correctionnel pour «usage illicite de stupéfiants» et «outrage à personne dépositaire de l'autorité publique» pour des faits datant du 6 octobre, selon le parquet de Paris. Il comparaîtra le 17 février.

Une autre enquête a par ailleurs été ouverte ce même jour pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, rébellion et outrage et confiée au commissariat du XVIIIe arrondissement, a fait savoir le parquet.