Le président de la commission médicale d'établissement de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) tire le signal d'alarme. «La situation à l'hôpital en ce moment est catastrophique» en région parisienne et «très très inquiétante dans beaucoup d'autres régions», a prévenu Rémi Salomon le 12 novembre sur France Info. «On est dans une situation où, dans quelques mois, on peut avoir un effondrement de l'hôpital», a-t-il ajouté.
«C'est la conséquence d'une politique qui a été menée depuis des années où on a donné des moyens à l'hôpital uniquement sur des critères budgétaires. On fixe le budget de l'hôpital a priori, sans tenir compte des vrais besoins», a déploré le haut responsable, demandant «un signal fort dès maintenant» de la part du gouvernement pour empêcher le départ de professionnels de santé épuisés. «Et il y en a beaucoup», a-t-il précisé.
Pour le responsable à l'APHP, le problème est le manque du personnel. «Il manque surtout du personnel infirmier [mais] il y a aussi [...] des services d'urgences qui ferment faute de médecins, des blocs opératoires qui ne tournent pas parce qu'on manque d'anesthésistes-réanimateurs et d'infirmières anesthésistes», a-t-il expliqué. «On entend des responsables qui nous disent qu'ils ont mis beaucoup d'argent, c'est vrai, mais on a pris tellement de retard qu'il faut mettre plus d'argent», a-t-il encore ajouté.
Après d'innombrables alertes émanant du milieu hospitalier ces dernières années, le malaise qui traverse la santé publique a gagné en intensité du fait d'une pénurie de soignants dans certains services. Le 28 octobre dernier, le Collectif inter-hôpitaux (CIH) avait ainsi rapporté plusieurs témoignages de professionnels dénonçant «un tri» que les médecins étaient contraints de faire, notamment dans les services de pédiatrie.