Neuvième allocution solennelle depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020 : Emmanuel Macron va s'exprimer à 20h ce 9 novembre pour promouvoir le rappel vaccinal face au rebond de l'épidémie, mais aussi évoquer les priorités pour la fin de son quinquennat.
Alors que le nombre de cas quotidiens remonte, c'est la crainte d'une possible cinquième vague qui pousserait le président français à recourir une nouvelle fois à l'exercice de l'allocution télévisée, sans questions de journalistes. Un Conseil de défense sanitaire a d'ailleurs été organisé dans la matinée pour trancher sur le sujet le plus urgent : comment pousser les Français actuellement éligibles à recourir à une troisième dose. A ce stade, seules 3,4 millions des 7,7 millions de personnes éligibles (plus de 65 ans, soignants, obèses, victimes de comorbidités) ont en effet été revaccinées.
Selon France Info et l'AFP, le gouvernement privilégierait le fait de conditionner la dose de rappel au maintien du pass sanitaire, alors que le Parlement vient d'adopter le projet de loi permettant de recourir à ce pass jusqu'au 31 juillet 2022. La piste «est sur la table», a déjà prévenu le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Plusieurs options seraient envisagées, en particulier le fait d'imposer ce rappel seulement aux plus de 65 ans. C'est le scénario évoqué par Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, sur Public Sénat : «Ce sera une intervention sur la nécessité de cette 3e dose pour les plus de 70 ans mais aussi pour les autres générations.»
Mais la Haute autorité de santé a estimé le 8 novembre qu'il n'y avait «pas lieu pour le moment de modifier ses recommandations quant à la pertinence d'un rappel en population générale, même s'il est probable que celui-ci soit nécessaire ultérieurement». Plus catégorique, l'Académie de médecine s'est prononcée contre la possibilité de lier le pass sanitaire à la troisième dose, invoquant un problème possible d'acceptabilité face à un pass sanitaire déjà décrié.
Une défense de son bilan politique, à cinq mois de l'élection présidentielle
Autre option : octroyer un délai d'un mois pour se faire administrer la dose de rappel avant que le pass ne soit désactivé, selon une source gouvernementale auprès de l'AFP. Mais le président pourrait aussi bien choisir de recommander le rappel pour tous, comme vient de l'annoncer l'Italie, suivant le modèle d'Israël et de l'Allemagne. Emmanuel Macron devrait par ailleurs insister sur la campagne de vaccination pour la grippe et la prévention de la bronchiolite afin d'éviter l'engorgement des hôpitaux.
Enfin, à cinq mois du premier tour de la présidentielle, le chef de l'Etat devrait en profiter pour avancer quelques messages de politique générale, le jour où ses potentiels concurrents se succèdent à Colombey-les-deux-Eglises pour un hommage à Charles de Gaulle. Il devrait évoquer les réformes, comme celle de l'assurance-chômage, ou celle des retraites qui reste en suspens. Le 12 juillet 2020, Emmanuel Macron avait lié cette réforme à une sortie de la crise sanitaire, que l'actuel rebond épidémique éloigne.
Cherchant à défendre son bilan, il pourrait également évoquer ses initiatives à l'international, comme ce «Forum de Paris pour la paix» réuni en fin de semaine en présence notamment de la vice-présidente des Etats-Unis Kamala Harris, ainsi que ses projets pour la présidence française de l'UE à partir du 1er janvier 2022, et enfin les questions environnementales, en pleine COP26.