France

Le patron de Leclerc prédit une «sacrée hausse de prix» dès le mois de novembre

Michel-Edouard Leclerc a déclaré qu'il s'attendait à une hausse des prix plus forte que prévue cet hiver. En cause : la demande internationale et de nouveaux modes de production plus respectueux de l'environnement.

Invité sur la plateau de CNews le 8 novembre, le président du comité stratégique des centres Leclerc a estimé que l'inflation serait «beaucoup plus forte» qu'annoncée en France par l'Insee ou «les prévisionnistes». 

«On est à 2,6% en France disent-ils, mais regardez, on est à 5,5% en Espagne, on est à 5,4 en Allemagne, on est à 5% aux Etats-Unis. J'anticipe qu'il va y avoir une sacrée hausse de prix dès ce mois-ci dans tous les magasins de toutes les enseignes», a prédit le dirigeant.

Pour lui cette hausse se fera à la fois sur l'alimentaire et le «non-alimentaire de tout ce qui venait sur la filière asiatique». Et cette hausse pourrait en partie ne pas s'estomper avec la sortie de crise, a sous entendu Michel-Edouard Leclerc pour qui une partie de ces hausses de prix est due aux changements de mode de production : «Il y a aussi le changement de modèle économique qui fait que beaucoup de choses vont être vendues plus chères parce que moins polluantes, parce que fabriquées autrement et donc, il va falloir des systèmes de redistribution. Ça va impacter les plus pauvres», a-t-il précisé. 

Après des contractions majeures du PIB pendant les mois de pandémie de Covid-19, les économies européennes redémarrent, mais l'inflation augmente elle aussi en raison de plusieurs facteurs comme l'explosion de la demande, ou la hausse du prix de l'énergie. Elle était en octobre de 4,1% sur un an dans la zone euro, au plus haut depuis plus de 13 ans. 

Inflation durable

«Même si l'actuelle hausse de l'inflation va durer plus longtemps que prévu, nous nous attendons à ce qu'elle ralentisse au cours de l'année prochaine», a déclaré Christine Lagarde, présidente de la BCE le 28 octobre. Un constat qui n'est pas partagé par tous les acteurs économiques qui pensent que cette inflation pourrait durer plus longtemps, voire se maintenir. «Il y a de plus en plus d'indications que cette poussée des prix n'est pas de nature temporaire et que nous devrons vivre avec au-delà de cette année», a déclaré notamment Manfred Knof, président du directoire de la Commerzbank, le deuxième groupe bancaire allemand. 

Côté énergie, le ministre de l'Economie Bruno Le maire a estimé de son côté que les hausse de prix dureront : «Je conteste particulièrement l'idée que cette augmentation du prix du gaz, et donc par ricochet du prix de l'électricité, soit une augmentation transitoire. Non, c'est une augmentation qui est durable, parce qu'il y a une demande qui est forte et parce que le carbone aura un prix de plus en plus élevé dans les années à venir. Donc il y a une nécessité à agir», a-t-il déclaré à l'AFP le 8 novembre.