En cette neuvième semaine du procès des attaques du 13 novembre 2015, les débats doivent se concentrer sur le parcours et le profil des quatorze accusés présents. Pendant quatre jours, tous les terroristes seront entendus sur leur personnalité, leur histoire, leur passé familial et scolaire.
Comme le rapporte Le Figaro, Salah Abdeslam s’est exprimé ce 2 novembre devant le tribunal, évoquant entre autres sa vision de l’Occident. Pour ce dernier, vivre en occident, «c'est vivre comme un libertin». Le procès a également mis à jour le fait que l'accusé a pendant longtemps fréquenté les boîtes de nuit et consommé de l'alcool. «Je suis né en Belgique, j’ai été à l’école publique, j’ai été imprégné par les valeurs occidentales. Je vivais comme on m’avait appris», a-t-il déclaré.
Interrogé sur sa définition de la «vie à l'occidentale», Salah Abdeslam répond : «c'est vivre sans se soucier de Dieu, faire ce dont on a envie, manger ce dont on a envie, boire ce dont on a envie.»
Une enfance «simple» faites de larcins et de séjours en prison
«Je suis le quatrième d'une fratrie de cinq», a expliqué le terroriste. Son frère Brahim faisait partie des kamikazes du commando du 13 novembre. Ses parents, originaires du Maroc, ont d'abord immigré en France avant de s'installer en Belgique. De son propre aveu, Salah Abdeslam a eu une enfance «simple». Après une première expérience comme électromécanicien dans la même entreprise que son père, il enchaîne les petits boulots alimentaires. En 2011, il fait son premier séjour en prison pour une tentative de vol, la première d'une longue série de condamnations.
La radicalisation de Salah Abdeslam commence en 2014. Interrogé par les avocats de parties civiles, il indique avoir arrêté de jouer aux échecs en prison pour respecter ses idées religieuses. Assis à côté de lui, Mohamed Abrini – un autre accusé qui est aussi l'ami d'enfance de Salah Abdeslam – a tenu à préciser que la radicalisation des deux jeunes hommes s'est faite de manière progressive. «On n’est pas sortis du ventre de nos mères comme ça, avec une kalachnikov dans nos mains !», a-t-il lancé à la cour en joignant le geste aux mots.