France

Roussel veut proposer une résolution sur l'inéligibilité des personnes condamnées pour racisme

Le secrétaire national du Parti communiste veut proposer une résolution pour que les personnes condamnées pour racisme et antisémitisme ne puissent plus se présenter aux élections.

Une «résolution» visant à ce que des peines d'inéligibilité soient davantage prononcées contre les coupables d'incitation à la haine sera déposée à l'Assemblée nationale le 2 décembre, a annoncé le 31 octobre le chef du Parti communiste français (PCF), et candidat à la présidentielle Fabien Roussel.

J'invite l'ensemble des groupes de l'Assemblée nationale à voter cette résolution pour que, enfin, dans notre République, un responsable politique ne puisse pas se présenter à une élection quand il a été condamné pour racisme et  antisémitisme

«Je vais déposer à l'Assemblée nationale une résolution pour inviter le gouvernement à envoyer une instruction aux magistrats pour véritablement mettre en œuvre [la peine d'inéligibilité]» pour les discriminations et provocations à la haine, a expliqué le député du Nord sur Europe 1 et CNews, en précisant qu'elle serait débattue lors de la «niche parlementaire» réservée au groupe communiste à la chambre basse.

«J'invite l'ensemble des groupes de l'Assemblée nationale à voter cette résolution pour que, enfin, dans notre République, un responsable politique ne puisse pas se présenter à une élection quand il a été condamné pour racisme et antisémitisme», a-t-il ajouté.

Eric Zemmour dans le viseur

Le candidat déclaré à la présidentielle visait implicitement Eric Zemmour, le journaliste ayant déjà été condamné définitivement et à deux reprises pour ce type d'infractions, et mis en cause dans d'autres affaires toujours en cours.

La loi en vigueur, sans que cela soit automatique, permet déjà au juge de prononcer l'inéligibilité. En novembre 2017, un élu de droite nationale du conseil municipal de Fontaine, dans l'Isère, avait par exemple été condamné à deux mois d'emprisonnement avec sursis, assortis de quatre ans d'inéligibilité pour «provocation à la discrimination ou à la haine» raciale, à la suite de propos visant les Roms.

Avec cette proposition, les députés communistes appellent le garde des Sceaux à «préciser par instructions générales aux juridictions compétentes la nécessité d'appliquer la loi dans toute sa sévérité» et «de retenir quand le délit est particulièrement odieux ou/et répété, la peine complémentaire d'inéligibilité».

«Dans notre République, le racisme et l'antisémitisme, ce n'est pas une opinion, c'est un délit», a rappelé l'élu communiste.