France

Crise du crack au nord de Paris : la justice rejette la requête des maires d'Aubervilliers et Pantin

Le 28 octobre, le tribunal administratif de Paris a rejeté la demande des maires d'Aubervilliers et de Pantin qui avaient déposé un recours d'urgence contre l'installation des toxicomanes dans le square de la Villette à Paris, près de leurs communes.

Le recours déposé par les maires d'Aubervilliers et Pantin en Seine-Saint-Denis, contestant l'installation depuis plus d'un mois de toxicomanes au Square de la Villette à Paris proche de leurs communes, a été rejeté le 28 octobre.

La solution d'installer les consommateurs de crack dans ce secteur devait être temporaire, mais elle dure déjà depuis la fin du mois de septembre. Le crack est un dérivé fumable de la cocaïne, bon marché et très addictif.

La cour a bien reconnu les troubles à l'ordre public subis par les habitants de part et d'autre du «mur de la honte» ainsi que l'appellent ses opposants, construit entre Paris et les communes voisines pour empêcher les allées et venues des toxicomanes.

Pourtant le juge des référés du tribunal administratif de Paris a estimé que les conditions d'urgence n'étaient pas réunies dans ce dossier, car le transfert des 150 toxicomanes visés a déjà été effectué.

Pantin et Aubervilliers, indirectement affectés

Les deux maires estimaient pour leur part ne pas être entendus dans ce dossier et avaient donc décidé conjointement de lancer cette procédure d'urgence contre l'arrêté du 24 septembre émanant du préfet de police de Paris. Ce dernier ordonnait le déplacement des consommateurs de crack qui s'étaient amassés au niveau des jardins d'Eole (Paris XVIIIe), vers le square de la Villette (Paris XIXe).

Les élus de Pantin et Aubervilliers constatent que malgré le mur construit et le site choisi (à Paris), les toxicomanes errent désormais dans le quartier des Quatre-Chemins, à cheval entre les deux communes de Seine-Saint-Denis. Malgré des manifestations hebdomadaires de riverains et des tensions, aucune solution n'a été trouvée.

Bertrand Kern (Pantin, PS) et Karine Franclet (Aubervilliers, UDI) demandaient que la décision de déplacement soit annulée car elle ne répond pas à «la situation catastrophique de ces usagers du crack pour les soigner et pour protéger [les riverains]».