France

«Paillasson du grand capital» : Arthaud critique vertement «la gauche au gouvernement»

Selon la candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, l'électorat de gauche est résigné devant l'attitude de la gauche au pouvoir qui aurait, selon elle, trahi ses engagements. Elle plaide également pour un renversement du capitalisme.

La candidate de Lutte ouvrière (LO) à la présidentielle Nathalie Arthaud a expliqué le 27 octobre «l'écœurement» et la «désorientation» de l'électorat de gauche par la faillite «de la gauche au gouvernement [qui s'est] transformée en paillasson du grand capital».

«Ils ont perdu leur électorat parce qu’à chaque fois qu’ils ont gouverné, [...] ils se sont transformés en paillasson du grand capital, de la bourgeoisie», a tancé la candidate trotskyste et révolutionnaire sur France Inter.

«La gauche a fait du mal», a poursuivi Nathalie Arthaud. «Bien des fois elle est allée sur le terrain de l'extrême droite», a-t-elle estimé, visant notamment François Hollande et «la fameuse question de la déchéance de nationalité» que l'ancien président avait défendue à la suite des attentats du 13 novembre 2015.

L'héritière d'Arlette Laguiller, agrégée d'économie, a de nouveau appelé les «travailleuses, travailleurs [à] renverser la société capitaliste [et la] minorité richissime qui prospère sur les malheurs et l'appauvrissement de l'écrasante majorité». Et d'ajouter : «Je ne cherche pas à gérer cette société capitaliste : je pense qu'il faut la renverser», a-t-elle déclaré, interrogée sur ses différences avec les candidats insoumis Jean-Luc Mélenchon et communiste Fabien Roussel.

«Il n'y en a que pour les profits», s'est-elle désolée, appelant les «travailleurs, les salariés, les retraités [à] se défendre et revendiquer leur dû».

Nathalie Arthaud exhorte les travailleurs à renouer avec des actions fortes

Candidate pour la troisième fois à l'Elysée, Nathalie Arthaud les a exhortés à «renouer avec les luttes collectives, les grèves, les occupations d'usine», «convaincue que l'essentiel» de la vie démocratique et citoyenne «se passe dans les entreprises».

Interrogée par ailleurs sur l'«indemnité inflation» annoncée le 21 octobre par le gouvernement, Nathalie Arthaud a dénoncé «une provocation», «une aumône», souhaitant pour sa part «300, 400, 500 euros de plus chaque mois sur les fiches de paie» des Français. «Il faut augmenter les salaires en allant prendre sur les profits», a-t-elle plaidé.

A quelques jours du début de la COP26 en Ecosse, Nathalie Arthaud a jugé qu'«on ne pourra sauver la planète que si on arrête cette course au profit incroyable, [en] remettant en cause la propriété privée [face à des] multinationales qui peuvent faire tout ce qu'elles veulent».