France

Une centaine d'élus de Haute-Savoie demandent «l'abandon du passe sanitaire»

Dans une tribune pour Le Figaro, une centaine d'élus locaux du département rhônalpin dont trois sénateurs (deux parlementaires Les Républicains et un Centriste), ont écrit une tribune pour dénoncer le pass sanitaire.

«Il est temps de faire confiance à notre population, de lui reconnaître sa liberté et sa responsabilité», ont déclaré dans une tribune publiée le 19 octobre dans Le Figaro, une centaine d'élus locaux de Haute-Savoie qui veulent en finir avec le pass sanitaire, source, selon eux, de «discorde». Ce texte intitulé «Nous, élus locaux, demandons l'abandon du pass sanitaire» a été également soutenu par trois sénateurs : Loïc Hervé (Les Centristes – LC), Sylviane Noël (Les Républicains – LR) et Cyril Pellevat (LR).

«Depuis le début de la crise, nous sommes sur le front, sans angélisme ni utopie», expliquent-ils, constatant que, dans leurs communes, «grandes ou petites, rurales ou urbaines», ils perçoivent «peu à peu la division s'immiscer». «Nous voyons les couples que nous avons unis se déchirer. Nous assistons à l'éclatement d'associations centenaires», dénoncent-ils.

«Les pro et anti, que ce soit sur le sujet du pass ou du vaccin, se retrouvent subitement en opposition, là où ils vivaient paisiblement en harmonie», soulignent ces maires, conseillers municipaux et régionaux.

D'après eux, «les contrôles permanents sont autant de rappels, de coups de couteau, dans cette plaie de discorde». «Ils sont effectués par des hommes et femmes qui n'en ont pas la vocation», relèvent-ils, comme ces «vigiles ou bénévoles d'associations [...] contraints de mettre en œuvre des barrages filtrants à l'entrée d'un gymnase ou d'un centre commercial». Les signataires du texte s'aperçoivent notamment, qu'avec l'entrée en vigueur du pass sanitaire, «les pharmacies de nos villages se retrouvent contraintes à réduire leurs amplitudes horaires faute de personnel vacciné. Nos centres de secours, déjà en tension perpétuelle, doivent se réorganiser et faire face au refus de pompiers déjà volontaires à se faire vacciner.»

«Plus largement, le pass, mis en œuvre dans un manque de concertation certain, est générateur d'une incompréhension grandissante. Ce dispositif, à géométrie variable, crée un imbroglio des plus total», fustigent-ils en outre.

Le pass sanitaire est à l'origine de cette fracture sans précédent de notre société

Ils dénoncent également certaines contradictions dans les mesures sanitaires actuelles : «Les enfants des collèges jouent ensemble au basket sans pass, mais le soir venu, dans le même gymnase, avec les mêmes enfants et cette fois dans le cadre associatif, le pass s'applique. Il est obligatoire dans les trains, mais pas les métros, dans les musées, mais pas les écoles, les exemples sont nombreux...»

«Le pass sanitaire est à l'origine de cette fracture sans précédent de notre société», accusent-ils encore, conseillant au président de la République d'être cohérent, rappelant qu'Emmanuel Macron avait affirmé le 29 avril que le pass ne pourrait être appliqué «pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours».

«C'est à ce prix qu'il sera possible de redonner confiance aux Français, de reconnaître les efforts monumentaux concédés et qui, aujourd'hui, portent leurs fruits», soutiennent ces représentants de la nation.