Le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Monseigneur de Moulins-Beaufort, est convoqué au ministère de l'Intérieur, où il devra se rendre au début de la semaine du 11 octobre afin de s’expliquer sur ses propos sur le secret de la confession, a rapporté le 7 octobre l’AFP auprès de l’entourage du ministre Gérald Darmanin.
Eric de Moulins-Beaufort, qui est également archevêque de Reims, a déclaré le 6 octobre, au lendemain de la publication du rapport Sauvé sur la pédocriminalité au sein de l'Eglise catholique, que le secret de la confession était «plus fort que les lois de la République».
Le ministre de l'Intérieur recevra Monseigneur de Moulins-Beaufort pour lui demander de s'expliquer sur ses propos, en réponse desquels le porte-parole du gouvernement a par ailleurs déclaré qu'il n'y avait «rien de plus fort que les lois de la République».
«La réaction à ces propos, elle est très claire, il n'y a rien de plus fort que les lois de la République dans notre pays, ça tient en une phrase, et c'est très clair [...] Le président de la République a demandé au ministre de l'Intérieur de recevoir le président de la Conférence des évêques de France pour que les choses soient claires», a en effet déclaré Gabriel Attal en conférence de presse le 7 octobre.
Eric de Moulins-Beaufort a également assuré être à la recherche d'une alternative à la levée de ce secret. «Il faut que nous trouvions un moyen de le faire autrement», a-t-il expliqué, précisant que la CEF regarderait «de très près la recommandation de la Ciase [la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise]». Cette dernière a préconisé aux autorités de l'Eglise de relayer un message clair aux confesseurs et aux fidèles, sur l'obligation du confesseur de signaler aux autorités judiciaires et administratives les cas de violences sexuelles infligées à un mineur ou à une personne vulnérable.
«Il ne faut pas opposer le secret de la confession aux lois de la République puisque celles-ci n'imposent pas sa levée. Le droit canonique qui impose aux prêtres le secret de confession comme absolu et inviolable [...] n'est donc pas contraire au droit pénal français», a précisé le président du CEF dans un communiqué publié dans la soirée du 6 octobre.