France

Des tweets sur le traitement des victimes de viol au commissariat de Montpellier créent la polémique

Une activiste féministe a dénoncé sur Instagram et Twitter le traitement qui serait réservé par des agents du commissariat de Montpellier aux femmes venant déposer plainte pour viol. Des accusations réfutées par le préfet et par la police.

Le 28 septembre, l'activiste féministe Anna Toumazoff a dénoncé sur Twitter le traitement qui a selon elle été réservé par le commissariat de Montpellier à une jeune femme victime de viol quelques jours auparavant, ainsi qu'à d'autres cas similaires dont elle aurait reçu témoignage. Ses propos ont été dénoncés par le préfet et par la police de l'Hérault.

Comme l'indique France bleu, Anna Toumazoff aurait reçu le témoignage d'une jeune Montpelliéraine de 19 ans victime de viol au début du mois de septembre. L'activiste a alors expliqué l'histoire dans une story publiée sur Instagram. La victime aurait été violée après avoir été raccompagnée chez elle en scooter par un inconnu après une soirée alcoolisée. Anna Toumazoff explique ensuite que la jeune femme s'est décidée à porter plainte début septembre. 

Quelques jours plus tard, le 28 septembre, c'est sur un autre réseau social, Twitter, qu'Anna Toumazoff a choisi de dénoncer les conditions d'accueil des victimes de viol qui seraient pratiquées au commissariat de Montpellier, après avoir assuré sur Instagram avoir reçu d'autres témoignages de victimes de viol traumatisées par cet accueil. 

«Au commissariat central de Montpellier, on explique aux victimes de viol qu'une personne qui a bu est forcément consentante», commence-t-elle par affirmer, avant d'asséner : «au commissariat central de Montpellier, on refuse de recevoir des victimes de viol en raison de leur tenue». «On les recale, malgré leur visage tuméfié, en leur riant au nez», précise-t-elle, poursuivant ses accusations, telles que celle portant sur le fait «qu'on explique texto aux victimes de viol que porter plainte n'a aucune espèce d'utilité».

Des accusations condamnées par les autorités

Anna Toumazoff publie ensuite un communiqué de presse du préfet de l'Hérault, accompagné du commentaire ironique : «Ok super c’est vraiment la réaction qu’on attendait.» Dans ce communiqué, Hugues Mouthou déclare «condamner avec fermeté les nouveaux propos diffamatoires tenus récemment sur les réseaux sociaux par Mme Anna Toumazoff». Le préfet évoque des «fausses informations et des mensonges qui ont pour seul objectif de discréditer l'action des forces de sécurité intérieure». Précisant que les rapports de police et le procès verbal d'audition de l'affaire montrent que «les enquêteurs ont fait sérieusement leur travail, avec le respect qui s'impose», le préfet indique que «le ministère de l'Intérieur se réserve la possibilité d'agir en justice».

Sur Twitter également, la police du département de l'Hérault a réagi le jour-même en affirmant que «les propos sur le commissariat de Montpellier [qui] circulent actuellement sur Twitter [...] ne reflètent aucunement la réalité». «Toutes les victimes sont accueillies, entendues et orientées avec professionnalisme», précisent encore les forces de l'ordre.

La ville de Montpellier a également réagi. Le maire Michaël Delafosse aurait précisé à France Bleu Hérault s'être entretenu avec l'accusatrice, et dit espérer s'entretenir avec la supposée victime. «Toute l'attention sera portée aux suites de cette affaire», affirment les services municipaux dans un tweet, après avoir rappelé que «les services de la Ville ne sont pas concernés par la procédure mise en cause, mais sont à disposition de la victime pour un accompagnement adapté»