Parmi les nombreux désaccords entre Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour lors du débat du 23 septembre sur BFM TV, celui concernant la question nucléaire n'était certainement pas le plus attendu par les téléspectateurs. Or, la séquence télévisée de deux heures a été l'occasion, pour le candidat insoumis (LFI) à la présidentielle et le polémiste de droite faisant planer le suspense quant à sa potentielle candidature, de développer leur point de vue sur la politique énergétique française.
«On devrait féliciter notre pays tous les jours», s'est réjouit Eric Zemmour, en vantant la part du nucléaire à «75%» dans la production d’électricité en France et de l'hydraulique (environ 10%), pour permettre de produire une électricité décarbonée, limitant ainsi les émissions de CO2. «Nous devrions faire des cocoricos tous les jours et ne pas battre notre coulpe», a-t-il ajouté. «Et monsieur Mélenchon arrive et [...] nous dit : "Il faut fermer le nucléaire [...] et il faut mettre des éoliennes partout"», a déclaré le journaliste et écrivain, qui reproche à son opposant d'avoir changé d'avis sur le sujet.
En tout état de cause, Jean-Luc Mélenchon a défendu une position critique vis-à-vis de l'énergie nucléaire lors de ce débat télévisé : «Ceux qui ont fait le nucléaire, l'ont fait de bonne foi [...] mais depuis, il y a eu Tchernobyl [...] La vie m'a appris que c'était dangereux.» «Que se passe-t-il si un jour il y avait un problème [...] à la centrale de Nogent en amont de Paris ?», a interrogé le leader de la France insoumise.
«Il n'y a eu aucun accident nucléaire en France», a répliqué Eric Zemmour, faisant en outre valoir qu'«abandonner le nucléaire [c'était] abandonner la souveraineté nationale [...] et une filière de 400 000 emplois.»
Le polémiste a également soutenu que les grands pays soutenaient des programmes nucléaires, à l'instar de la Russie ou la Chine. Eric Zemmour a également promu la recherche sur les réacteurs de quatrième génération permettant de réduire les déchets, et déploré qu'elle ait été abandonnée par Emmanuel Macron avec le projet Astrid.
Le journaliste a ainsi dénoncé «l'abandon du nucléaire» de Jean-Luc Mélenchon. «Il n'est pas question d'abandonner le nucléaire, il est question d'en sortir», a néanmoins répondu le leader de La France insoumise, assurant que les déchets étaient actuellement un problème et que les accidents nucléaires restaient possibles. Le chef de parti propose de déployer des hydroliennes et de développer la géothermie pour compenser la réduction de l'industrie de l'atome. «Et il y a surtout la sobriété dans la consommation énergétique, consommer moins d'énergie, moins de gaspillage», a-t-il encouragé. Pour Jean-Luc Mélenchon ce plan créera des dizaines de milliers d'emplois. Eric Zemmour estime pour sa part qu'il profitera surtout aux Chinois et que la sortie du nucléaire entraînera l'ouverture de centrales au gaz et au charbon, comme en Allemagne.