France

A Rouen, une organisation étudiante de droite milite contre le déboulonnage d'une statue de Napoléon

Le maire PS de la ville normande souhaite remplacer la statue équestre de Napoléon Ier se trouvant devant l'hôtel de ville par une statue de Gisèle Halimi. Une proposition qui a fait réagir l'UNI, à l'origine d'une pétition contre ce «déboulonnage».

Elu en juillet 2020, le maire socialiste de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol souhaite «remettre de l’égalité dans l’espace public» et a à ce titre lancé l’idée de remplacer la statue équestre de Napoléon se trouvant sur la place de l'hôtel de ville par une figure féminine. Une éventualité à laquelle s'opposent les étudiants de l'UNI. 

La proposition du maire a été émise il y a plus d'un an, comme le rappelle Le Figaro, lors de la présentation du programme des journées «du matrimoine et du patrimoine», proposition qu'il avait commentée en ces termes sur Twitter : «J’assume la dimension symbolique forte de cette proposition. Il serait formidable que Rouen soit la première ville de France à accueillir, place de la Mairie, une statue ou une œuvre d'art dédiée à Gisèle Halimi, figure de la lutte pour les droits des Femmes. Le débat est ouvert!»

Fondue, dit-on, avec le bronze des canons pris à Austerlitz, comme le précise le quotiden, cette statue équestre de Napoléon Ier se trouvait au centre de la place du Général De Gaulle, devant l’hôtel de ville de Rouen, depuis 1865. Elle n'y trône plus depuis juillet, enlevée pour rénovation.

Nous craignions, et craignons toujours, que la cancel culture, le wokisme arrivent jusqu’à Rouen

Craignant que la statue ne retourne jamais à son emplacement originel, un groupe d'étudiants membres de l’UNI, une organisation universitaire de droite, distribue des tracts intitulés «Touche pas à ma statue!» et est à l'origine d'une pétition qui aurait déjà rassemblé plus de 2000 signatures. «Une fois de plus, la gauche et son alliance verte-rose-rouge participe à la déconstruction de notre histoire», indique le texte de cette pétition. «Nous craignions, et craignons toujours, que la cancel culture, le wokisme arrivent jusqu’à Rouen», estime quant à lui Édouard Varin, responsable de l’UNI Rouen dont les propos sont rapportés par Le Figaro Etudiant.

Ce monument a résisté à deux guerres mondiales, il résistera au socialisme 

«Ce monument a résisté à deux guerres mondiales, il résistera au socialisme !», a déclaré l'UNI Rouen dans un tweet présentant la pétition pour le retour de la statue de Napoléon. 

Répondant à un internaute lui demandant pourquoi il voulait «effacer l'histoire de France», le maire de Rouen avait affirmé qu'il n'était «pas question de supprimer la statue de Napoléon». «Elle pourrait tout à fait être placée ailleurs à Rouen. Mais je ne vois pas pourquoi les lieux les plus visibles et les plus symboliques, tels la place de l'hôtel de ville, devraient être réservés à des hommes», avait-il précisé.

Sur BFM TV, Nicolas Mayer-Rossignol a affirmé le 21 septembre ne rien imposer mais poser le débat suivant : «est-ce que les Rouennaises et les Rouennaise souhaitent que la statue revienne au même endroit – ce qui est possible – ou bien est-ce qu'on se pose la question de la place des femmes dans l'espace public ?». «Il n'y a pas de cancel culture [...] ce n'est pas la question, on essaye d'avoir un débat apaisé», a assuré l'élu.

Depuis le début de son mandat, Nicolas Mayer-Rossignol a organisé de nombreux «votes citoyens» et a rebaptisé des rues et des lieux publics, comme l'indique Le Figaro. Le groupe scolaire Cavelier-de-La Salle – un explorateur rouennais – a par exemple pris à la rentrée le nom d’Anne Sylvestre – «une grande artiste, dont l’œuvre est indissociable des combats qu’elle a menés pour le droit des femmes, la justice sociale, le respect des droits des enfants», selon la mairie.