L'ex-Premier ministre Edouard Philippe ne fera pas faux bond à Emmanuel Macron pour la présidentielle. «Mon soutien sera complet au président de la République en 2022», a affirmé le maire du Havre le 12 septembre sur TF1, invoquant plusieurs raisons dont la «loyauté» et la nécessité d'«accentuer» les réformes lancées depuis 2017.
«Je veux dire les choses le plus clairement possible pour l'élection présidentielle de 2022, [...] je pense, j'espère qu'il sera candidat et je le soutiendrai pour trois raisons», a précisé celui qui est resté un peu plus de trois ans à Matignon, du 15 mai 2017 au 3 juillet 2020. Pour justifier son soutien, outre «la loyauté et la cohérence», il a mis en avant le fait qu'«Emmanuel Macron est fait d'un métal dont [il] ne voit pas beaucoup la trace dans tous ceux qui sont candidats aujourd'hui à l'élection présidentielle».
Evoquant «la philosophie qui était celle du président de la République en 2017, de réformes, de dépassements, d'audaces, de transformation», l'ancien chef du gouvernement a estimé «que c'étaient des réformes qui allaient dans le bon sens et qu'il faut accentuer, reprendre à bien des égards, si on veut raffermir la puissance de notre pays». Edouard Philippe a aussi souligné qu'en 2022, Emmanuel Macron «aura besoin de s'appuyer sur une nouvelle majorité» et que lui-même «veut participer à la constitution de cette nouvelle offre politique» qui lui paraît «indispensable».
Une quarantaine de maires de droite modérée et du centre s'étaient réunis le 29 août à Fontainebleau (Seine-et-Marne) en présence d'Edouard Philippe, promettant de se structurer pour «peser» davantage politiquement à l'approche de la présidentielle de 2022, et dessinant un espace politique penchant à droite et soutenant Emmanuel Macron.
Edouard Philippe ne ferme pas la porte pour 2027
Concernant son avenir personnel, il précise qu'il «ne demande pas une place», car «j'ai été Premier ministre, j'ai aimé ça, tout va bien, ce n'est pas le sujet», et que «parler de 2027, c'est à la fois déplacé et absurde». «Est-ce qu'un jour j'aurai l'occasion de servir mon pays dans la politique nationale, peut-être, si c'est le cas, j'en serai heureux, et une chose que je sais, c'est que quand on veut servir son pays, il n'est pas inutile de s'y préparer intellectuellement, politiquement», a-t-il cependant ajouté.
Les propos de l'ancien chef du gouvernement ont été immédiatement salué au sein de la majorité : «Clair, net et sans bavure, avec clarté, fermeté et élégance», a apprécié le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand sur Twitter. «Le soutien clair et fort d'Edouard Philippe est celui d'un homme libre qui a loyalement servi son pays pendant trois ans à Matignon», a abondé le patron de LREM Stanislas Guerini.
Plusieurs ministres qui avaient servi sous ses ordres, comme Marc Fesneau ou Olivier Dussopt, y sont également allés de leur compliment, jugeant ce soutien sans surprise mais «précieux pour notre pays».