France

«Macron démission» : accueil houleux pour le président à Marseille

A son arrivée à l'Hôtel de Ville de la cité phocéenne, le chef de l'Etat a essuyé sifflets, huées et slogans hostiles, malgré le dispositif de sécurité mis en place. Cette visite intervient dans un climat sécuritaire local particulièrement dégradé.

Attendue, la visite d'Emmanuel Macron à Marseille a débuté dans une ambiance tendue ce 1er septembre. Reçu par le maire de la ville, Benoît Payan, le président a été accueilli par les sifflets et huées de certains citoyens. «Macron démission», pouvait-on également entendre en toile de fond d'une séquence publiée sur les réseaux sociaux par BFM TV. 

D'autres images, capturées par un journaliste de RMC, permettent d'entendre le mécontentement adressé par des citoyens maintenus à distance de l'Hôtel de Ville.

Un important dispositif de sécurité pour décourager les protestataires

Avant son arrivée déjà, le cortège présidentiel avait été copieusement sifflé par des riverains bien encadrés par les forces de l'ordre.

Comme le rapporte un journaliste de BFM TV, un important dispositif de sécurité avait en effet été déployé en amont du déplacement du chef de l'Etat, notamment dans le quartier du Vieux-Port où des barrières avaient été installées.

Des politiques dénoncent un coup de communication

A quelques encablures de la présidentielle de 2022, la visite d'Emmanuel Macron n'a pas manqué de susciter de nombreux commentaires politiques. Si certains, comme Christian Estrosi, estiment qu'elle est de bon augure, des figures du RN dénoncent un coup de communication. Plusieurs figures de droite ont dénoncé le 1er septembre «l'insécurité» à Marseille, tandis que la gauche a demandé «plus de moyens» pour la cité phocéenne, où Emmanuel Macron doit annoncer un plan de remise à niveau de la deuxième ville de France.

Le volet sécuritaire concentre notamment les inquiétudes : avec 156 points de deal recensés à Marseille en février par le quotidien local La Provence (sur les 220 que compte le département), soit «deux fois plus que des bureaux de poste», Marseille est gangrénée par le trafic de drogue qui génère des sommes considérables : jusqu'à 80 000 euros par jour dans la cité des Oliviers. Le 18 août, un tireur arrosait de balles de Kalachnikov un point de deal, abattant un adolescent de 14 ans. Depuis, trois personnes ont été tuées, portant à 15 le nombre des victimes des règlements de compte depuis le début de l'année, dont 12 au cœur de l'été.

Plus récemment, le 31 août, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le lancement d'un opération antidrogue au lendemain d'un reportage de Quotidien. Le reportage montrait des individus que Quotidien dépeignait comme des contrôleurs de points de deal de la cité des Flamants. «Vous voyez Macron ? Les Français lui obéissent. Bah ici c’est pareil, les gens qui veulent rentrer dans le quartier ils nous obéissent», peut-on entendre de la bouche d'une des personnes interviewées.