Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a annoncé le 31 août avoir ordonné une opération de police dans la cité des Flamants à Marseille, à la suite d'un reportage de l’émission Quotidien qui a fait le tour des réseaux sociaux. Relayant la séquence, le ministre de l'Intérieur a déclaré : «A ma demande, une importante opération antidrogue a été menée aujourd’hui cité des Flamants. D’autres opérations suivront», promet-il avant d’exposer le résultat de cette descente. «Bilan : quatre interpellations et saisies de drogue et d’argent liquide».
Le reportage montrait des individus que Quotidien dépeignait comme des contrôleurs de points de deal de la cité des Flamants. «Vous voyez Macron ? Les Français lui obéissent. Bah ici c’est pareil, les gens qui veulent rentrer dans le quartier ils nous obéissent», peut-on entendre de la bouche d'une des personnes interviewées. Le tweet de Gérald Darmanin survient à la veille d'une visite de trois jours d'Emmanuel Macron dans la cité phocéenne, au cours de laquelle il doit annoncer un grand plan d'aide à la ville contre l'insécurité et le logement insalubre, ainsi que pour la rénovation des écoles et les transports publics.
Avec 156 points de deal répertoriés à Marseille en février 2021 par le quotidien local La Provence (220 dans tout le département), soit «deux fois plus que [de] bureaux de poste», Marseille est gangrénée par le trafic de drogue, qui génère des sommes considérables : jusqu'à 80 000 euros par jour dans la cité des Oliviers. Des sommes qui attisent les convoitises et des guerres de territoire, avec des victimes de plus en plus jeunes. Le 18 août, un tireur arrosait de balles de Kalachnikov un point de deal, tuant un adolescent de 14 ans. Depuis, trois personnes ont été tuées, portant à 15 le nombre des victimes des règlements de compte depuis le début de l'année, dont 12 au cœur de l'été.