France

Le contrat de Didier Raoult comme directeur de l'IHU Marseille pourrait ne pas être renouvelé

Le spécialiste des maladies infectieuses est poussé vers la sortie par l'AP-HM et l'AMU, alors qu'il va atteindre l'âge de la retraite le 31 août. Le défenseur de l'hydroxychloroquine s'est ainsi vu refuser une prolongation de contrat de trois ans.

Le professeur Didier Raoult va-t-il devoir quitter sous la contrainte l'IHU Méditerranée qu'il a créé en 2011 à Marseille ? Selon Le Monde et La Provence, les directeurs des Hôpitaux universitaires de Marseille (AP-HM) et d'Aix-Marseille Université (AMU) ne souhaiteraient en effet pas renouveler le contrat du médiatique épidémiologiste, alors que celui-ci va atteindre l'âge de la retraite le 31 août, jour de ses 70 ans.

Très en vue depuis le début de la pandémie, entre autres pour sa promotion controversée de l'hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19, Didier Raoult aurait formulé une demande de prolongation pour trois ans de son activité de directeur de l'IHU, sous la forme d'un contrat de cumul emploi-retraite qui lui aurait été refusé par l'AP-HM, selon les deux quotidiens.

Le conseil d'administration de l'IHU ultime décisionnaire

«Il y a un besoin de tourner une page et d'organiser l’avenir de l'IHU pour les vingt ans à venir [...] Nous sommes en pleine pandémie mondiale, et nous avons besoin de cet institut, qui est un formidable outil, et de ses chercheurs», a justifié auprès du Monde le nouveau directeur de l'AP-HM François Crémieux, fraîchement nommé en juin. «La commission médicale de l'AP-HM ne voit pas d'objet à prolonger Didier Raoult, ne serait-ce que pour deux journées et demie par semaine, comme il le demande. Il y a largement les équipes nécessaires, à l'IHU, pour que son départ soit comblé», a également affirmé Jean-Luc Jouve, président de la commission médicale en question.

Il existe une possibilité que Didier Raoult reste en poste, lui qui n'envisageait de passer la main qu'«à l’horizon d’un an ou deux», selon Le Monde citant une source au sein de l'IHU. La Provence explique qu'il pourrait ainsi devenir «directeur salarié par la fondation IHU», un mécanisme hypothétique confirmé par François Crémieux, qui note toutefois que de son point de vue, «il n'est pas raisonnable que l'IHU soit dirigé par quelqu'un qui n'est plus ni praticien hospitalier ni universitaire». Selon Marsactu, c'est au conseil d'administration de l'IHU, composé de représentants des collectivités locales et de partenaires de l'institution (dont l'AP-HM et l'AMU), que reviendra la décision.

Laissez-nous Raoult et prenez Véran !

La possibilité d'une mise au ban du professeur spécialiste des maladies infectieuses a provoqué de nombreuses réactions, à l'image du mot-dièse #TouchePasARaoult, bien placé dans les tendances de Twitter ce 19 août. Le chef de service à l'IHU Méditerranée Eric Chabrière a par exemple défendu le scientifique : «18 membres composent le conseil d'administration et beaucoup d'entre eux sont parfaitement lucide [sur le] travail effectué par l'IHU sous la direction de Didier Raoult», a-t-il écrit.

«Le débat serait-il devenu interdit en France ?», a demandé pour sa part l'éditorialiste du Figaro et de CNews Ivan Rioufol.

«Cette volonté bureaucratique de l'éliminer est une honte et un scandale ! Tout mon soutien au professeur victime des haines et des lobbies», a écrit de son côté l'eurodéputé RN Gibert Collard. «Laissez-nous Raoult et prenez Véran !», a lancé sur Twitter le chef des Patriotes Florian Philippot, qui s'est également fendu d'une vidéo pour fustiger la décision «éminemment politique» de l'AP-HM de «se débarrasser» de Didier Raoult.