Le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, rare territoire exempt de Covid-19, a déclaré ce 18 août que la vaccination obligatoire de toute la population n'était «plus un sujet tabou», compte tenu des risques du variant Delta.
«Nous étudions la possibilité de rendre obligatoire la vaccination pour la population de Nouvelle-Calédonie. Aujourd'hui, ce n'est plus un sujet tabou», a déclaré Louis Mapou (indépendantiste), lors d'une conférence de presse. Alors que seulement 28,65% de la population est totalement vaccinée, le président du gouvernement a estimé que c'était «trop peu» et a déploré ce manque de «préoccupation» face à une menace de plus en plus proche.
« La situation en Polynésie française est désastreuse. Nos frères polynésiens nous disent qu'ils sont à choisir les malades. Nous ne voulons pas vivre ça alors il faut que tout le monde s'y mette», a-t-il exhorté. Le parti de centre-droit Calédonie ensemble a pour sa part annoncé le dépôt d'un amendement au Congrès, pour rendre la vaccination obligatoire «pour atteindre une immunité collective d'ici la fin de l'année» et redoutant «l'hécatombe que vivent les Polynésiens».
Le 16 août, l'exécutif calédonien avait déjà annoncé que seuls les voyageurs vaccinés étaient autorisés à venir dans l'archipel. Le projet de délibération a été adopté le 18 août au matin par les membres du gouvernement collégial, et doit être transmis la semaine prochaine au Congrès (assemblée délibérante).
Des mesures ont été prises pour «consolider» le sas sanitaire, récemment fragilisé par les décisions de justice, à la suite des recours déposés par les voyageurs. Sept d'entre eux, selon le gouvernement, sont sortis prématurément de leur isolement en hôtel. Le protocole en vigueur impose sept jours de quarantaine aux arrivants vaccinés par ARN messager et 14 jours aux non-vaccinés. Des tests PCR et sérologiques sont également requis.
En raison de ces recours, Louis Mapou a suspendu la semaine dernière un vol en provenance de Tokyo (escale sur la ligne de Paris), et a averti ce 18 août qu'il «n'hésiterait pas» à annuler d'autres vols, si le sas devait à nouveau être mis à mal. L'Etat a formé un pourvoi en cassation contre ces décisions de justice. Le chef du gouvernement a en outre annoncé un réexamen des motifs impérieux permettant de venir ou de revenir en Nouvelle-Calédonie.