France

Covid en Guadeloupe : un syndicat dénonce une gestion idéologique et non sanitaire

En Guadeloupe, le syndicat CGTG-Santé fustige la gestion de la crise sanitaire par un gouvernement qu'il considère enfermé dans des choix davantage idéologiques que pragmatiques. Le syndicat dénonce également les problèmes structurels de l'hôpital.

Interrogé par RT France le 9 août, Philippe Belair, secrétaire général de la CGTG-Santé Guadeloupe, avait à cœur de donner «une autre lecture que celle des autorités» sur la gestion de la crise sanitaire. 

Fustigeant «les mauvais choix» du gouvernement faits «dès le début» et dont les Guadeloupéens paieraient les conséquences, Philippe Belair cible notamment l'ouverture des frontières sans filtre, mais s'inquiète aussi de la division orchestrée entre personnes vaccinées et non-vaccinées, entre autochtones et étrangers de l'île.

Concernant la vaccination, Philippe Belair estime nécessaire de laisser les gens faire leur choix.« Il faut mettre sur la table toute la panoplie nécessaire, toutes les actions thérapeutiques possibles, et laisser les gens faire leur choix», a-t-il asséné, disant ne pas comprendre pourquoi le gouvernement s'obstine à inoculer les vaccins à ARN messagers aux Français. «Ça n'a pas de sens», affirme Philippe Belair, pour qui «on n'est plus dans une gestion sanitaire, on est dans une gestion idéologique». Le choix des investissements effectués par l'Etat, à savoir dans les vaccins à ARN messagers plutôt que dans l'hôpital public, témoigne selon le syndicaliste de cette «gestion idéologique».

En Guadeloupe, 20% des habitants sont vaccinés. Philippe Belair affirme cependant que ce chiffre n'est pas lié à des motivations anti-vaccinales, fustigeant au passage les propos déplacés d'un médecin sur LCI le 1er août, qui avait expliqué le phénomène par le vaudou et le rhum.

La visite du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu le 10 août, n'est par ailleurs pas très attendue, selon Philippe Belair, qui insiste sur le manque de personnel hospitalier. «De manière générale, il faut plus de monde», a-t-il expliqué. «Le problème est structurel», selon le secrétaire général qui déplore les conséquences des politiques de santé menées depuis plusieurs années par les gouvernements successifs.

Les hôpitaux guadeloupéens sont saturés et les restaurants ont fermés le 9 août pour tenter, selon les autorités, d'endiguer la progression de l'épidémie. Cette mesure fait suite à l'instaurations d'un couvre-feu le 4 août sur l'île. Un politique très mal perçue par une partie de la population, des échauffourées ayant notamment éclaté dans la nuit du 8 au 9 août.