France

«Banquier de Rothschild» : Bachelot accusée d'antisémitisme pour un tweet de 2014 sur Macron

En pleine polémique à propos d'une pancarte jugée antisémite durant une manifestation à Metz, des internautes ont exhumé un ancien message de la ministre qualifiant l'actuel président de «banquier de Rothschild». Celle-ci s'est défendue sur Twitter.

Roselyne Bachelot a été contrainte à une mise au point. Alors qu'une polémique a été déclenchée le 7 août par une pancarte jugée antisémite et faisant mention de «Rothschild» durant une manifestation à Metz, la ministre de la Culture a dû s'expliquer sur un tweet de 2014 qualifiant l'actuel président Emmanuel Macron, qui venait d'être nommé ministre de l'Economie, de «banquier de Rothschild».

Le 26 août 2014, sous la présidence de François Hollande, celle qui avait occupé un ministère sous Jacques Chirac et deux sous Nicolas Sarkozy réagissait à la nomination d'Emmanuel Macron à Bercy à la place d'Arnaud Montebourg. «Un banquier de Rothschild comme ministre de l'Economie : que ceux qui n'ont pas compris le message lèvent le doigt !», écrivait-elle alors, ponctuant son propos d'un smiley souriant.

Certains internautes, à l'époque comme le 7 août dernier, ont accusé l'ancienne salariée de laboratoire pharmaceutique de faire preuve d'antisémitisme à travers ce message. 

Le parquet de Metz a ouvert une enquête le 8 août en fin de journée à propos d'une pancarte photographiée lors d'un rassemblement contre le pass sanitaire la veille dans la ville. Une photo diffusée sur les réseaux sociaux montre une jeune femme brandissant l'écriteau incriminé sur lequel sont inscrits les noms de plusieurs responsables politiques (dont Emmanuel Macron), hommes d'affaires et intellectuels, ainsi que le nom Rothschild, une célèbre famille d'origine juive allemande.

Une «pique à l'égard de l’inconsistance de François Hollande»

C'est dans ce contexte que Roselyne Bachelot a réagi sur Twitter, alors que plusieurs internautes soulignaient la référence qu'elle avait faite à l'époque à l'ancien emploi du président de la République comme banquier d'affaires pour Rothschild & Cie.

Pour celle qui a depuis rejoint le Conseil des ministres présidé par... Emmanuel Macron, le parallèle entre la pancarte polémique et les termes qu'elle employait en 2014 n'a pas lieu d'être : «Que ma pique à l'égard de l'inconsistance de François Hollande soit interprétée par certains comme une attaque antisémite me révolte. Ceux qui aujourd'hui détournent cyniquement la tragédie de l'holocauste voudraient banaliser leur outrance. Je vous vois et je vous combats», a-t-elle écrit le 8 août. En somme, pour la ministre, il s'agissait à l'époque de critiquer les revirements de l'ancien président socialiste, qui avait nommé le libéral Macron à la place du souverainiste Arnaud Montebourg.