Manifestation anti-pass : le CRIF dénonce une «pancarte antisémite» et va porter plainte

Manifestation anti-pass : le CRIF dénonce une «pancarte antisémite» et va porter plainte© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Des manifestants lors d'une journée nationale de protestation contre la vaccination obligatoire pour certains travailleurs et l'extension du pass sanitaire, à Paris le 7 août 2021 (illustration).
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Un écriteau photographié le 8 août à Metz durant un défilé contre le pass sanitaire a suscité des réactions indignées de membres du gouvernement, de la Licra ou encore du CRIF, qui va déposer plainte. Le parquet a décidé d'ouvrir une enquête.

«Expression de la haine antisémite la plus abjecte»,  «nauséabond mélange de complotisme et d'antisémitisme», «odieux» : une pluie de réactions s'est abattue ce 8 août sur Twitter, pour dénoncer la photographie d'une pancarte prise la veille lors d'une manifestation à Metz contre le pass sanitaire. Responsables politiques, ambassade israélienne en France ou encore associations telles que la Licra ou le CRIF ont ainsi fait part de leur indignation sur les réseaux sociaux.

Parmi les 3 800 personnes qui ont défilé dans la ville de Moselle, une femme a été remarquée pour un écriteau listant les noms de plusieurs personnalités politiques et intellectuelles (le président Emmanuel Macron, le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius, les essayistes Jacques Attali et Bernard-Henri Lévy, le ministre de la Santé Olivier Véran et sa prédécesseur Agnès Buzyn, le financier George Soros, etc.) surplombés par la mention «Mais qui ?» et «Traîtres !!!»

La pancarte serait tenue par Cassandre Fristot, ancienne conseillère municipale d'opposition à Hombourg-Haut (Moselle) jusqu'en 2020, également ex-candidate aux législatives 2012 sous l'étiquette du Front national (devenu le Rassemblement national). La jeune femme de 32 ans, professeur d'allemand selon Le Républicain lorrain, a aussi été brièvement chef de cabinet de la figure du RN Louis Aliot. Elle a quitté le parti début 2013, à la suite d'une «grave mésentente» avec l'actuel maire de Perpignan, précisait à l'époque le média local.

L'expression «Qui ?», affichée sur la pancarte qu'elle tenait le 8 août, a été qualifiée de «nouveau slogan antisémite de l’extrême droite» par le quotidien Libération dans un article le 31 juillet. Le terme ferait écho à une intervention en direct sur CNews le 18 juin du général à la retraite Dominique Delawarde, signataire d'une tribune fin avril dénonçant le «délitement» de la France. Evoquant lors de son intervention «la meute médiatique occidentale, dont nous savons qui la contrôle», l'ancien militaire s'était vu demander par le communicant Claude Posternak : «Qui contrôle la meute médiatique ?» Et de réitérer sa question à plusieurs reprises, avec de plus en plus d'insistance : «Qui ?»

«C'est la communauté que vous connaissez bien», avait alors répondu Dominique Delawarde, provoquant l'indignation du plateau de CNews et la fin de l'entretien.

Le parquet ouvre une enquête

La pancarte aperçue à Metz serait liée à cette séquence selon la Licra, qui y voit une «nouvelle manière d'afficher – et d'assumer – son antisémitisme». L'association antiraciste a annoncé à l'AFP son intention de porter plainte.

Le président du CRIF, Francis Kalifat, a pour sa part annoncé un peu plus tard le dépôt d'une plainte, au nom de l'organisation, «contre Cassandre Fristo identifiée comme la personne portant la pancarte antisémite lors d’une manifestation antivax».

L'ambassade israélienne en France a également réagi, se disant «épouvantée d'une telle expression de la haine antisémite la plus abjecte dans les rues de Paris [en réalité Metz] dans la quasi-indifférence».

Le parquet a ouvert une enquête a annoncé le 8 août la préfecture de la Moselle dans un communiqué. Le préfet Laurent Touvet «condamne avec la plus grande fermeté ce message», a déclaré la préfecture, ajoutant qu'une «enquête est ouverte par le parquet de Metz». Interrogé par l'AFP, celui-ci a précisé qu'il s'agissait d'une enquête de flagrance confiée au commissariat de Metz.

Des membres du gouvernement se sont aussi saisis du sujet. Elisabeth Moreno, ministre chargée de l'Egalité femmes-hommes, a appelé à «dénoncer cette haine intolérable qui ne doit jamais être banalisée», tandis que sa collègue Geneviève Darrieussecq, ministre chargée des Anciens combattants, a demandé «que la justice ne laisse rien passer».

Le délégué général de LREM Stanislas Guérini a dénoncé «un antisémitisme à visage découvert [...] et passible de poursuites». L'eurodéputée LREM et ancienne ministre Nathalie Loiseau a parlé d'un «antisémitisme assumé», «odieux» et «insupportable».

Bernard-Henri Levy (dit BHL), dont le nom figurait sur la pancarte, a pour sa part affirmé avoir eu la «nausée» devant cette pancarte, accusant certains de vouloir administrer «à la France une double dose de populisme et de haine».

La présidente d'Ile-de-France et candidate à la présidentielle 2022 Valérie Pécresse a aussi commenté, évoquant un «nauséabond mélange de complotisme et d'antisémitisme dans les manifestations antivax».

«L'antisémitisme est un délit, en aucun cas une opinion. Il revient partout et, comme souvent, il est annonciateur du pire. Il faut le combattre avec une fermeté implacable, traquer ses complicités nauséabondes», a pour sa part développé l'ancien Premier ministre Manuel Valls, en relayant une photographie de la pancarte polémique.

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