France

Jérôme Salomon quittera prochainement ses fonctions de directeur général de la Santé

Un peu plus de trois ans après sa nomination à la tête de la Direction générale de la Santé, Jérôme Salomon occupera prochainement d’autres fonctions. A l'instar de l'exécutif, sa gestion de la crise sanitaire a fait l'objet de vives critiques.

Un porte-parole du ministère de la Santé a confirmé ce 14 juillet à l’AFP une information deParis Match faisant état du prochain départ de Jérôme Salomon de la tête de la Direction générale de la Santé pour occuper «d’autres fonctions». Son successeur n’a pas encore été désigné, selon cette même source.

Nommé en janvier 2018 à ce poste, ce professeur de médecine qui s’est fait connaître du grand public en février 2020, au début de l’épidémie de Covid-19, n’a pas été épargné par les critiques visant également l’exécutif concernant la gestion de la crise sanitaire.

Jérôme Salomon accusé d'avoir minimisé les besoins en masques de la France

Par ailleurs, plusieurs documents révélés par la presse suggèrent que Jérôme Salomon serait en partie responsable de la pénurie de masques à laquelle a été confrontée la France au début de l’épidémie.

Selon des informations révélées par Le Monde le 9 décembre 2020 – basées sur des échanges de mails entre Santé publique France (SPF) et Jérôme Salomon – ce dernier aurait effectué des pressions sur SPF pour empêcher la publication d’un rapport qui établissait dès 2018 que la France devait disposer d’un milliard de masques en prévention d'une pandémie. Ces informations ont été recueillies par la commission d’enquête du Sénat mise en place pour faire le point et tirer des leçons de la crise sanitaire.

Plus tôt, le 18 juin, Libération révélait document à l’appui que le directeur général de la Santé avait été prévenu du problème des stocks de masques dès 2018 et qu'il lui avait été recommandé de les reconstituer. La veille, devant la commission d’enquête parlementaire consacrée à la gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement, Jérôme Salomon n'avait pas été capable d'expliquer pourquoi les stocks n’avaient pas été reconstitués alors même que l'essentiel des masques à disposition étaient périmés. «Cela nous a énormément surpris», avait-il simplement déclaré.

Quelques mois plus tard, à la mi-octobre, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par la Cour de justice de la République sur la gestion de la crise sanitaire, une perquisition avait été menée à son domicile, ainsi qu'à ceux de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, de l’actuel ministre de la Santé Olivier Véran ou encore d'Agnès Buzyn, qui occupait ce poste avant lui.