France

Bal des migrants à Paris : un député LREM demande l'interdiction d'un DJ qui prône la non-mixité

François Jolivet a interpellé la ministre Marlène Schiappa et la mairie de Paris. En cause : l'un des DJ qui sera présent à un «bal des migrants» le 13 juillet dans la capitale, aurait auparavant prôné la discrimination contre les personnes blanches.

Le 13 juillet aura lieu un «bal des migrants», place de Stalingrad à Paris. Problème soulevé par un député de La République en marche (LREM), François Jolivet : parmi les DJ figure Fanaya. L'élu a retrouvé un post de l'artiste, qui déclarait en écriture inclusive, lors d'un événement précédent, ne jouer «que pour les personnes non-blanches et surtout pour les personnes noires». «Je le répèterai autant qu'il le faudra mais le dancefloor est un espace politique où les relations de pouvoir se reproduisent aussi», argumentait Fanaya, selon une capture d'écran de story Instagram diffusée par le député de la macronie. Selon la même publication, le DJ exigeait des «blanc.he.s d'aller derrière et les autres (surtout les personnes noires) [d'] occuper la place et tout l'espace qui vous revient de droit». «Les personnes noires et non-blanches sont prioritaires», s'exclamait-il également.

François Jolivet a donc demandé le 9 juillet à la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, «de faire ce qui est possible pour interdire à Fanaya de se produire dans l'espace public dans ces conditions». Dans un autre message, l'élu LREM a interpellé la maire socialiste (PS) de Paris, Anne Hidalgo : «Je n'ose imaginer qu'elle puisse accepter cela dans sa ville.»

François Jolivet a d'ailleurs adressé une lettre à l'édile pour lui proposer «d'étudier les voies de recours pour interdire à cet artiste de se produire dans ces conditions» car il estime que «la France ne peut accepter sur son sol une telle attaque à ses principes et à la cohésion nationale».

A l'heure de la publication de cet article, Marlène Schiappa n'a pas encore réagi.

En revanche, la mairie de Paris, par la voie de son premier adjoint Emmanuel Grégoire, déclare que cette révélation «soulève de graves atteintes à l’esprit républicain». «Nous allons diligenter une enquête, nous ne tolérons et supportons aucune discrimination, d’où qu’elle vienne», affirme Emmanuel Grégoire.

Les organisateurs de la fête (le BAAM) ont, pour leur part, apporté leur soutien à Fanaya sur les réseaux sociaux, jugeant que ses «positions politiques sont non seulement légitimes mais également essentielles pour permettre une réelle appropriation de l'espace par toutes les personnes racisées».

«La migration est au centre des enjeux décoloniaux, nier l'impact de la question du racisme systémique dans notre société, c'est manquer à l'obligation que nous avons tous», écrivent-ils.

Dans une vidéo d'appoint, le BAAM s'offusque qu'à la suite de l'intervention du député François Jolivet, «tous les fachos des réseaux sociaux aient décidé de venir [leur] dire leur façon de penser, sans avoir compris spécialement comment fonctionnait le bal».

Le BAAM précise en outre que le bal sera ouvert à tout le monde («en mixité»), bien que ses membres croient «dans la complémentarité des actions politiques» et «reconnaiss[ent] pleinement la pertinence de l'existence d'espaces en non mixité».