Dans un communiqué publié le 9 juillet, l'Académie nationale de médecine et l'Académie nationale de pharmacie recommandent fortement l'obligation vaccinale pour tous les Français âgés de 12 ans, et ce afin de «parvenir à l'immunité collective». L'institution estime à cet égard que la vaccination «constitue la seule option réaliste» pour arriver à cette fin. Elle préconise une optique de «responsabilisation personnelle et d’engagement solidaire permettant de préserver sa santé, celle des autres et de parvenir à l’immunité collective».
«La vaccination n’est pas seulement un geste civique, c’est un impératif éthique», écrivent les auteurs, qui estiment que «le principe d’une vaccination fondée sur le volontariat révèle aujourd’hui ses limites», car il compromet l’accès au niveau d’immunité collective «indispensable pour éviter une recrudescence épidémique au quatrième trimestre». Les auteurs de ce communiqué se disent confortés par l’étude de l’Institut Pasteur présentée le 29 juin, concluant que la vaccination est à ce jour «l’approche la plus efficace pour contrôler l’épidémie».
Le variant Delta désormais majoritaire en France
Les deux académies signataires du communiqué estiment encore que le Covid-19 «réunit toutes les caractéristiques justifiant l’obligation vaccinale». Elles préconisent la mise en place d'un «pass vaccinal» et ajoutent que la mise en œuvre de l’obligation vaccinale «devrait s’accompagner d’une campagne nationale de communication favorisant une pédagogie ciblée de la responsabilité partagée, évitant toute stigmatisation, dans le cadre d’un engagement démocratique». Enfin, les auteurs jugent que «la solidarité vaccinale s’impose au plan international».
Le même jour, Santé publique France a annoncé que la mutation du virus apparue en Inde et dénommée Delta par l'OMS était désormais majoritaire en France, représentant 51,7% des criblages réalisés. Alors que le gouvernement réfléchit à rendre la vaccination obligatoire pour les soignants, il l'envisagerait également pour d'autres professions, dans «le champ du soin au sens large», selon des responsables syndicaux qui se sont exprimés auprès de l'AFP le 9 juillet, à l'issue d'une réunion entre le ministère du Travail et les partenaires sociaux.