Le Conseil scientifique français préconise une «obligation vaccinale pour les soignants» dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Le gouvernement planche en ce moment sur un nouveau projet de loi qui pourrait être adopté avant la fin juillet et potentiellement inclure cette obligation.
L'obligation «pourrait être étendue à d'autres catégories»
Dans un nouvel avis paru ce 9 juillet, le Conseil dit appuyer la «recommandation» du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale pour «aller vers une obligation vaccinale des soignants», appelant à accélérer l'adoption de mesures «juridiques et législatives» en ce sens.
Le Conseil scientifique estime que l'obligation de vaccination «pourrait être étendue à d'autres catégories, comme les aidants, le personnel des services à la personne ou l'ensemble des professionnels (non sanitaires) exposés et exposant à un risque pour autrui».
Dans son avis, l'instance s'inquiète d'un taux de couverture vaccinale encore «trop bas, parmi les personnels du secteur médicosocial en contact avec des personnes âgées et/ou handicapées en EHPAD, établissements spécialisés ou en ville», soulignant que «seuls 40% du personnel des EHPAD, public ou privé, seraient vaccinés avec une grande hétérogénéité territoriale».
Le conseil se dit également préoccupé par le niveau de vaccination des «plus de 60 ans et des personnes à risque entre 40 et 60 ans», et des «personnes jeunes à risque et en particulier obèses». «Selon les dernières données disponibles, seules 50% des personnes seraient vaccinées», note également le Conseil scientifique.
Le Conseil favorable à de nouvelles restrictions
Dans son avis, l'instance se dit également favorable à un abaissement de la jauge (actuellement fixée à 1 000 personnes) pour les événements soumis à un pass sanitaire (vaccination ou test négatif) et à des «mesures partielles de restrictions» dans les zones géographiques les plus touchées, «y compris en juillet et août».
Le Conseil avertit, dans son avis, qu'une «quatrième vague liée au variant Delta pourrait survenir rapidement, avec un retentissement sur le système de soins, malgré un niveau élevé de vaccination», qu'il juge encore «insuffisant».
«L'épidémie ne pourra être contrôlée qu'avec 90% à 95% de personnes vaccinées ou infectées», souligne encore l'organisme, précisant qu'il s'agit d'un niveau supérieur aux précédents compte-rendus en raison de la transmission accrue des nouveaux variants.