France

Injures racistes contre une caissière : une femme condamnée à six mois de détention à domicile

Le tribunal de Thonon-les-Bains a condamné à six mois de détention à domicile sous surveillance électronique une femme pour injures racistes contre une caissière. La prévenue avait déjà 11 condamnations inscrites au casier judiciaire.

Le tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) a condamné le 5 juillet Lilia Hafsi à six mois de détention à domicile sous surveillance électronique pour vol et injures racistes à l'encontre d'une caissière d'un magasin Carrefour situé à Annemasse, près de Genève. Les invectives de la jeune femme avaient été filmées et diffusées sur les réseaux sociaux au début du mois de juin.

Cette aide-soignante de 34 ans avait été vue dans une vidéo où elle multipliait les insultes racistes à l'encontre d'une caissière noire : «Sale négresse va, sale noire ! Y a que les noirs pour faire ça sale qahba [prostituée en arabe]. Tu vois les Africains comme toi, ça donne envie de les tuer», pouvait-on entendre dans l'enregistrement.

A la barre, la prévenue a reconnu ses propos et s'est excusée en assurant que ses mots avaient «dépassé [ses] pensées». Elle a également prétendu avoir répondu à des insultes qu'aurait proférées la caissière qui s'inquiétait d'un possible vol à la caisse automatique, vol dont le tribunal l'a par ailleurs jugée coupable. 

Je tremblais, je ne savais pas quoi faire, je ne pouvais plus bouger

Le procureur Bruno Badré avait requis à son encontre dix mois de prison dont six ferme afin de punir «des propos qui abîment le vivre-ensemble, qui fragilisent le pacte social qui fonde notre société» en rappelant que la jeune femme était coutumière de ce genre de comportements avec onze condamnations inscrites au casier judiciaire, dont une dernière en 2020 pour vol et menace de mort sur le vigile d'un magasin de Grenoble. L'avocat de la prévenue, David Metaxas, avait déclaré au contraire que sa place n'était «pas en détention pour un événement pareil».

La caissière âgée de 49 ans, placée en accident du travail depuis le 3 juin, n'est toujours pas retournée travailler et affirme avoir «peur de reprendre». Devant l'auditoire, elle s'est souvenue de cette scène : «Je me suis sentie humiliée, rabaissée. Je n’ai même pas les mots pour vous le dire [...] Je tremblais, je ne savais pas quoi faire, je ne pouvais plus bouger».

Sur Twitter le 5 juin, la chaîne de supermarchés Carrefour avait annoncé qu'elle allait porter plainte en dénonçant ces propos «inacceptables».