France

Plus de 200 tentes dressées devant l'Hôtel de ville de Paris pour réclamer des hébergements

Des migrants et leurs soutiens ont dressé environ 250 tentes devant l'Hôtel de ville de Paris le 24 juin pour exiger des hébergements. Ils assurent ne pas vouloir en bouger avant qu'une solution n'ait été trouvée.

Le 24 juin en fin de journée, des migrants et des membres de l'association Utopia56 ont installé environ 250 tentes devant l'Hôtel de ville de Paris pour exiger des places d'hébergement.

Ces personnes – pour l'essentiel des familles originaires d'Afrique subsaharienne ou des mineurs – ont déployé les tentes pour s'y installer au moment où les cloches de la mairie sonnaient 20 heures. 

Selon le reporter de RT France Charles Baudry, présent sur place, environ 300 personnes – dont de nombreuses femmes seules, des familles et des enfants – se sont installées sous ces tentes.

Dans un communiqué publié sur son site internet, l'association Utopia 56 prévient que «les personnes sans abri présentes, comme les équipes d’Utopia 56, resteront place de l’Hôtel de ville à Paris tant qu’aucune solution d’hébergement ne sera mise en place». L'association affirme distribuer chaque jour des tentes à «des dizaines de familles à la rue qui dorment sous les ponts à la périphérie de Paris».

«On réclame leur mise à l'abri parce que depuis deux, trois semaines, on ne s'en sort plus, notre réseau d'hébergement solidaire est complètement saturé. On a alerté la préfecture [de la région Ile-de-France], mais on n'a eu aucune réponse. On espère que la mairie [PS] va nous apporter son soutien», a déclaré sur place Kerill Theurillat, un responsable local d'Utopia56.

Utopia 56 est également membre du collectif Réquisitions, créé en décembre 2020 en Ile-de-France et qui milite pour que les logements vides soient réquisitionnés et attribués aux personnes sans logis qui seraient, d’après le collectif, plus de 300 000 en France. L’organisation considère que la loi de réquisition qui existe depuis 1945 et qui pourrait permettre de loger ces gens est volontairement inappliquée.

Dans une lettre datée du 23 juin envoyée par la mairie de Paris à la préfecture de région et consultée par l'AFP, l'adjoint d'Anne Hidalgo en charge de l'accueil des réfugiés, Ian Brossat (Parti communiste) attire l'attention de l’Etat «sur la situation des familles demandeuses d'asile sans solution d'hébergement à Paris, dont les signalements se multiplient». «Pour ne pas laisser perdurer cette situation, au risque de voir se reconstituer des campements de grande ampleur tels qu'ils ont pu exister ces dernières années dans le nord parisien [...] nous demandons qu'une prise en charge des familles puisse être réalisée dans les meilleurs délais», ajoute-t-il.