Les soignants des hôpitaux Bichat Claude-Bernard et Beaujon situés à Paris ont manifesté le 24 juin devant le ministère de la Santé à l'appel de plusieurs organisations syndicales dont Force ouvrière (FO) et la Confédération générale du travail (CGT) pour dénoncer le projet de fermeture de ces deux établissements publics. Les personnels soignants condamnent les suppressions de lits et s'insurgent contre un manque de moyens.
Interrogé par RT France, le médecin urgentiste et délégué national de la CGT-Médecin assistance publique, Christophe Prudhomme, a souligné que ces projets de fermetures entraient dans le cadre d'une vaste «restructuration» de l'hôpital public qui allait engendrer de nombreuses fermetures de lits. «Nous avons fermé 100 000 lits en 25 ans en France, c'est l'une des raisons pour laquelle l'hôpital public a été en grande difficulté pour prendre en charge les malades de la Covid», a-t-il précisé, appelant les pouvoirs publics à «arrêter ces fermetures de lits» voire en «rouvrir dans certains endroits». Dans un communiqué publié sur le site internet de FO, l’organisation syndicale estime que gouvernement a fermé au moins 1 800 lits d’hospitalisation entre le 1er janvier 2020 et le 30 mars 2021.
Le projet de Campus hospitalo-universitaire Grand Paris-Nord au cœur de la discorde
Christophe Prudhomme précise que si cette problématique est nationale, rien qu'en Ile-de-France, de nombreux hôpitaux sont menacés de fermeture, citant les hôpitaux Jean-Verdier en Seine-Saint-Denis, Raymond-Poincaré à Garches ou Carnelle Portes de l'Oise à Beaumont-sur-Oise. Le syndicaliste estime qu'avec plus de lits pour gérer les différentes vagues de Covid, «il y aurait eu peut-être moins de morts», soulignant que le manque de lits conduisait inéluctablement les soignants à faire des choix et à «laisser tomber» d'autres malades.
Comme le rapporte Le Figaro, la fermeture des hôpitaux Bichat et Beaujon s'inscrit dans le projet de Campus hospitalo-universitaire Grand Paris-Nord qui doit voir le jour en 2028, au prix, selon les syndicats, de 1 000 postes et 400 lits. Ce nouvel établissement dont les travaux n'ont pas encore débuté doit être érigé à Saint-Ouen-sur-Seine et rassemblera, en plus des activités de Bichat et Beaujon, une structure universitaire réunissant les activités d’enseignement et de recherche des Unités de formation et de recherches (UFR) de médecine de l’Université de Paris et de l’UFR de médecine bucco-dentaire pour l’ensemble de l’Ile-de-France.