La seconde audience du procès engagé contre treize prévenus soupçonnés d'avoir harcelé en ligne – voire menacé de mort – Mila s'est déroulée le 21 juin devant le tribunal correctionnel de Paris.
Si on menaçait tous de mort n'importe qui, n'importe quoi, pour n'importe quelle raison. Qu'est-ce qu'on deviendrait ?
Comme l'a rapporté la reporter de RT France Mona Hammoud-Elhor, la jeune femme a notamment accusé les prévenus d'être «fiers des méchancetés qu'ils écrivent». Poursuivant son propos, la jeune femme s'est ainsi interrogée : «Si on menaçait tous de mort n'importe qui, n'importe quoi, pour n'importe quelle raison. Qu'est-ce qu'on deviendrait ?»
Egalement appelée à la barre, la mère de la jeune fille a déploré un déferlement de haine quotidien. «Nous avons vécu un cataclysme», a-t-elle déclaré, affirmant que sa fille «ne puisse plus se projeter». La mère de la jeune fille a également assuré que les propos de Mila envers l’islam n’étaient qu’une «riposte aux insultes sur son homosexualité».
Interrogé par le tribunal sur leurs actes, certains des neuf prévenus ont expliqué avoir réagi «à chaud» ou «sans réfléchir» après avoir été «heurtés» par les propos polémiques de Mila sur l'islam.
Les deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) rejetées par le tribunal
De son côté, l'avocat de Mila, Richard Malka, a fait part de sa satisfaction ainsi que celle de sa cliente après la validation par la justice des «fondements juridiques» des poursuites.
«Le fait important de cette matinée, c’est que les deux QPC qui avaient été déposées ont été jugées comme étant non sérieuses par le tribunal. L’un des avocats prétendait que la loi Schiappa [un texte renforçant l'action contre les violences sexuelles et sexistes] n’était pas conforme à la Constitution [mais] le tribunal a jugé que cette question n’était même pas sérieuse et que le procès pouvait reprendre sur le fond. Nous en sommes évidemment satisfaits», a-t-il souligné.
Agés de 18 à 30 ans, les prévenus sont pour la plupart sans antécédents judiciaires et encourent jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. La fin du procès est prévue pour le 22 juin.