France

Les syndicats de la fonction publique en grève pour réclamer «l'arrêt d'une politique destructrice»

Quatre des neuf syndicats de la fonction publique ont appelé à une journée d'action ce 15 juin pour demander une «hausse générale» des salaires. Ils considèrent avoir «été en première ligne dans des conditions difficiles» lors de la pandémie.

Une journée d'action nationale est organisée dans toute la France ce 15 juin par quatre syndicats de la fonction publique (CGT, FSU, FA-FP et Solidaires) pour réclamer une «hausse générale» des rémunérations des agents publics, et «l'arrêt d'une politique destructrice» du service public.

Des préavis de grève ont été déposés dans les trois versants de la fonction publique (Etat, territoriale, hospitalière) qui emploient au total 5,5 millions de personnes. A Paris, le cortège d'agents est parti de Bercy vers 14h. Plus de 80 rassemblements étaient prévus sur tout le territoire, a expliqué à l'AFP Gaëlle Martinez, de Solidaires. 

Cette journée est un signal d'alarme

«Il y a urgence à faire entendre nos revendications en particulier sur le pouvoir d'achat alors que les agents ont été en première ligne dans des conditions difficiles durant toute la crise sanitaire», a fait valoir la syndicaliste, rappelant que le point d'indice qui sert à calculer la rémunération reste gelé depuis 2010, exception faite de 2016 où il a été revalorisé de 1,2%.

Un rendez-vous salarial souhaité par l'ensemble des neuf syndicats de la fonction publique a été fixé au 6 juillet, mais il «pose problème», a expliqué à l'agence de presse Jean-Marc Canon, secrétaire général de la CGT Fonction publique. «C'est un rendez-vous tardif et les arbitrages sont déjà menés en interne», a-t-il noté, ajoutant que «dans un contexte de dégradation du pouvoir d'achat, d'écrasement des carrières, cette journée est un signal d'alarme».

La mobilisation ce 15 juin doit malgré tout «peser» sur les discussions à venir alors que selon l'Insee, «ceux qui souffrent le plus sont les bas salaires avec un gel du point d'indice délétère» qui «cristallise la colère», a développé Benoît Teste, de la FSU. Au micro de RT France, il a expliqué : «la fonction publique est essentielle mais il faut la financer, notamment par les salaires», prenant l'exemple de la pénurie de candidats aux postes de professeurs ou de la concurrence des salaires dans le privé pour la fonction hospitalière. «Si demain on continue, on va perdre des agents, un service public a un coût, le service a été rendu mais sans aucune considération pour ceux qui l'ont rendu», a ajouté à l'AFP Fabien Golfier, de FA-FP.