France

Covid : ouverture de la vaccination aux enfants de 12 ans et plus, avec autorisation parentale

La vaccination des enfants à partir de 12 ans est ouverte, sous conditions, à partir du 15 juin. Cette mesure interroge, certaines instances s'étant prononcées contre, ou ayant préconisé d'attendre que la vaccination des adultes soit plus avancée.

Uniquement en centre, avec l'autorisation des deux parents et le consentement du mineur : la vaccination des adolescents contre le Covid-19 débute ce 15 juin sous certaines conditions.

Pour qui et où ?

La vaccination sera ouverte à tous les enfants de 12 ans et plus, soit potentiellement plus de 3 millions et demi de personnes. Avec une exception : les adolescents ayant développé un syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS) à la suite d'une infection par le SARS-CoV-2, pour lesquels la vaccination n’est pas recommandée.

Jusqu'ici, les jeunes de 16 et 17 ans pouvaient être vaccinés dans deux cas de figure : s'ils souffraient d'une pathologie à très haut risque de forme grave de Covid-19 ou s'il s'agissait de proches de personnes immunodéprimées.

La vaccination des adolescents ne sera possible qu'en centre avec le vaccin PfizerBioNTech, le seul à ce jour à disposer d'une autorisation de mise sur le marché pour cette tranche d'âge.

Moderna, qui a fait une demande la semaine dernière, attend la réponse de l'Union européenne.

Autorisation parentale nécessaire 

La vaccination des mineurs nécessite l'autorisation des deux titulaires de l'autorité parentale mais la présence d'un seul sera requise lors de l'injection. 

Un formulaire d'autorisation parentale, disponible en ligne devra être rempli et signé avant la vaccination.

L'administration du vaccin n'en restera pas moins conditionnée au consentement oral du mineur concerné.

98 décès d'adolescents dus au Covid sur 1,1 million de cas

Les décès dus au Covid-19 sont exceptionnels chez les adolescents : le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a comptabilisé 98 décès sur 1,1 million de cas chez les 10-19 ans. Le risque de forme grave nécessitant une hospitalisation est lui aussi très faible (0,9% selon l'ECDC). 

Si l'intérêt de se faire vacciner est donc moins évident pour cette tranche d'âge que pour le reste de la population, la vaccination des adolescents permettrait d'immuniser une plus grande part de la population et ainsi mieux lutter contre la circulation du virus.

Si leur santé est peu à risque, les adolescents ne sont pas à l'abri d'une infection et peuvent alors participer à la transmission du virus. Leur immunisation contribue donc à freiner l'épidémie.

Phénomène bien connu dans les maladies infectieuses, l'immunité collective signifie qu'au-dessus d'un certain seuil de personnes vaccinées, les virus ne rencontrent plus suffisamment de personnes à infecter, ce qui les empêche de se répliquer et de continuer à circuler.

Si on ne vaccine pas les mineurs, il faudrait vacciner plus de 90% des adultes pour parvenir à une telle couverture, un chiffre ambitieux au vu des réticences de nombreux Français.

Faire porter aux mineurs le refus de la vaccination de la population adulte ?

Certains spécialistes s'interrogent par ailleurs sur l'opportunité d'ouvrir aux adolescents les centres quand seulement 26,7% des individus majeurs, plus à risque, ont reçu deux injections (et 57,6% n'ont reçu qu'une dose).

La Haute autorité de santé préconisait d'ailleurs début juin d'attendre que la vaccination des adultes soit suffisamment avancée avant de la généraliser à cette tranche d'âge. 

Et le Comité national d'éthique (CCNE) a regretté le 9 juin que les décisions concernant la vaccination des adolescents contre le Covid-19 aient «été prises si rapidement», se demandant s'il était éthique de faire porter aux mineurs la responsabilité, en termes de bénéfice collectif, du refus de la vaccination d'une partie de la population adulte. 

L'OMS avait de son côté appelé mi-mai les pays à renoncer à vacciner les enfants et les adolescents contre le Covid et faire don des doses ainsi libérées au système Covax pour les redistribuer aux pays défavorisés.