Un vent d'indignation souffle sur les réseaux sociaux au regard de deux événements qui se sont produits concomitamment à Paris, dans la soirée du 11 juin.
Deux salles, deux ambiances
D'un côté, au stade Roland-Garros dans le XVIe arrondissement de la capitale, le public de la demi-finale Nadal-Djokovic a, sur dérogation spéciale de l'Elysée, eu la possibilité de rester dans les tribunes après 23h pour assister à la fin du match, en dépit du couvre-feu en vigueur. Un passe-droit qui a occasionné une explosion de joie sur place, le public ayant notamment entonné le slogan «Merci Macron !»
De l'autre, des images d'affrontements au moment de l'intervention des forces de l'ordre sur l'esplanade des Invalides (VIIe arrondissement) afin de disperser une soirée festive non autorisée regroupant plusieurs centaines de participants.
La symbolique a provoqué la colère des internautes, y compris au sein du monde politico-médiatique.
«Toute la cohérence de ce gouvernement : pendant que les Invalides sont évacués à coups de gaz lacrymogènes, les spectateurs de Roland-Garros, autorisés par l''Elysée à rester après le couvre-feu, scandent "merci Macron". Un "deux poids, deux mesures" insupportable !», a par exemple écrit sur Twitter l'eurodéputé Identité et démocratie Gilbert Collard.
«23h hier soir, la police évacue sans égard la jeunesse aux Invalides, pendant qu’à Roland-Garros, bien installés, les spectateurs sont pour leur part autorisés à braver le couvre-feu. Toujours cette même incohérence du pouvoir, toujours ce même clientélisme élitiste macronien !», a abondé le fondateur de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan. Et le député de l'Essonne de partager les images de heurts dans le VIIe arrondissement de la capitale.
«Couvre-feu pour les gueux, à qui on envoie la troupe ! Dérogation pour les nantis à Roland-Garros C’est ça le covidisme ! La société de castes et de privilèges !», s'est de son côté écrié le fondateur des Patriotes, Florian Philippot, en repartageant un tweet de la préfecture de police.
«Voilà exactement ce qu'est une discrimination : Roland-Garros où le fait du prince permet aux spectateurs de dépasser le couvre-feu et en même temps aux Invalides les gueux se font savater. Le deux poids deux mesures est le ferment des révoltes», a pour sa part estimé l'avocate Caroline Mécary, ancienne conseillère de Paris.
«Ça s’appelle l’Ancien Régime. Une poignée de privilégiés qui profitent d’une décision du Roi, et les gueux dehors qui se font charger par la police de Lallement», a encore dénoncé le journaliste Marc Endeweld.