France

«Le président du changement de peuple et de civilisation» : Alain Finkielkraut tance Emmanuel Macron

Réagissant aux déclarations laudatives du chef de l'Etat sur la Seine-Saint-Denis, l'essayiste a listé plusieurs problèmes inhérents selon lui à ce département, estimant qu'en ne les évoquant pas, Macron acceptait le «changement de peuple».

L'essayiste Alain Finkielkraut a estimé le 29 mai au cours d'une émission sur CNews que le chef de l'Etat «Emmanuel Macron assume d'être, ou de devenir s'il est réélu, le président du changement de peuple et du changement de civilisation».

L'auteur de L'identité malheureuse rebondissait sur les propos du président le 26 mai dans un entretien à la revue Zadig, au sujet du département de Seine-Saint-Denis, où «il ne manque que la mer pour faire la Californie» et qui représente «un espace unique de transformation économique et sociale», selon Macron.

Se disant «effaré par ce propos», Alain Finkielkraut a jugé que le président «érige la Seine-Saint-Denis en modèle où la France assume d'être un pays d'immigration». Reprenant l'argumentaire de l'essayiste Eric Zemmour – également présent en plateau – au sujet du nombre de clandestins présents dans le département (entre 8 et 20% de sa population selon un rapport parlementaire de 2018), Alain Finkielkraut a estimé que cette immigration «fait que l'intégration n'est pas possible».

Tout d'un coup, la Seine-Saint-Denis devient un modèle

«Emmanuel Macron oublie ou feint d'oublier que les Français d'origine française, ayant perdu leur statut de référents culturels, quittent massivement la Seine-Saint-Denis. Il oublie aussi que les juifs quittent les écoles [du département] étant donné la force de l'antisémitisme. C'est ce que son ancien Premier ministre Edouard Philippe a appelé l'"alyah" intérieure, l'immigration intérieure. De tout cela, il ne parle pas et tout d'un coup, la Seine-Saint-Denis devient un modèle», a-t-il argumenté. Selon l'académicien : «Cela veut dire qu'Emmanuel Macron assume d'être, ou de devenir s'il est réélu, le président du changement de peuple et du changement de civilisation.»

Dans le même entretien qui a fait bondir Alain Finkielkraut, le président français avait déclaré, au sujet des «immigration africaines» de l'Hexagone, que selon lui la France était «une volonté de chaque jour» et non pas «une identité figée». «Il faut dire à ces hommes et à ces femmes : vous qui êtes là par les cruautés de l’histoire, par la volonté de vos grands-parents, de vos parents ou par la vôtre propre, vous êtes une chance pour notre pays», avait lancé le chef de l'Etat.