A Paris, Lyon, ou encore Lorient, plusieurs dizaines d'opposants à la réforme de l'assurance-chômage se sont donné rendez-vous ce 22 mai pour manifester.
Le secteur de la culture s'est lui aussi mobilisé, à l'image du collectif «Occupation Odéon», qui a appelé à manifester dans la capitale.
Mais la police a rapidement encadré les manifestants, les empêchant de progresser.
Les forces de l'ordre ont procédé à des relevés d'identité.
A Lyon, en début d'après-midi, des manifestants se sont également rassemblés, ainsi qu'à Lorient.
«Une ignominie en pleine crise de l'emploi», dénonce la CGT
Le 21 mai, la quasi-totalité des syndicats (Unsa, CFDT, CGT associée à Solidaires et à la FSU, Force ouvrière et CFE-CGC) ont déposé des recours devant le Conseil d'Etat contre ce projet du gouvernement qui doit entrer en vigueur le 1er juillet.
Si le gouvernement vante un système plus équitable, les syndicats, eux, dénoncent une réforme qui risque d'accroître encore la précarité des Français. «Ces nouvelles règles vont créer de nouvelles inégalités flagrantes», expliquait par exemple Denis Gravouil, secrétaire général CGT spectacle, interrogé sur RT France.
Dans le viseur des organisations syndicales figure notamment la mesure-phare de la réforme : le nouveau mode de calcul du Salaire journalier de référence (SJR), la base de l'allocation.
Désormais, celui-ci est obtenu en divisant les salaires perçus non seulement par les jours travaillés mais aussi par une partie des jours non travaillés, ce qui pénalise les demandeurs d'emploi, souvent précaires, qui ont alterné contrats courts et inactivité.
Le Conseil d'Etat avait annulé un premier décret en novembre, en estimant que cela pouvait créer une «différence de traitement disproportionnée» entre deux demandeurs d'emploi ayant travaillé une même durée mais selon un rythme différent. Le gouvernement a en conséquence revu sa copie en plafonnant les jours non travaillés pris en compte, assurant que ce nouveau calcul, couplé à l'instauration d'un bonus-malus sur les cotisations chômage dans certains secteurs, limiterait les recours abusifs aux contrats courts.
Cependant, malgré ces «retouches à la marge», «c'est encore 516 000 personnes qui verront leur allocation mensuelle baisser en moyenne de 29%», dénonce FO dans un communiqué.
«Le versement d'allocation serait aléatoire, à même salaire et même temps de travail selon l'intensité des périodes de chômage entre les contrats», renchérit la CGT qui dénonce «une ignominie en pleine crise de l'emploi».