Interrogé sur France Inter le 19 mai, Gérald Darmanin s'est opposé aux préfectures qui avaient annoncé la veille un allégement du port du masque. «Nous avons considéré qu’il est encore trop tôt pour alléger [le port du masque]», a tranché le ministre de l'Intérieur, soulignant qu'il avait demandé aux préfets qui s’étaient engagés sur cette mesure «de retirer leurs autorisations» et précisant que le gouvernement aspirait à une «harmonisation nationale sur ce point». Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs affirmé que le moment où les citoyens pourraient retirer leur masque «viendra» mais qu'il n’était «pas encore venu».
Le 18 mai dans la journée, plusieurs préfectures avaient annoncé un allègement du port du masque (notamment en extérieur ou dans les lieux jugés peu fréquentés) tout en préservant les règles de distanciation sociale. L’Ardèche, la Creuse, l’Hérault, la Moselle ou encore la Seine-et-Marne avaient manifesté publiquement leurs intentions avant de rétropédaler sous l'impulsion du ministère de l'Intérieur.
Comme le rapporte Le Figaro, la préfecture de Seine-et-Marne avait annoncé le 18 mai en fin de matinée l’abrogation de l’obligation de porter le masque à l’extérieur eu égard à «l'amélioration significative et continue des indicateurs épidémiologiques». En fin d’après-midi, le préfet revenait sur sa décision et expliquait auprès de France Bleu qu'il s'agissait d'une «erreur purement matérielle et technique», rappelant que le port du masque restait «obligatoire jusqu'à la fin du mois au moins».
Même scénario en Creuse où le préfet Virginie Darpheuille avait annoncé au micro de France Bleu Creuse l’abandon du port obligatoire du masque en extérieur à compter du 19 mai 2021. En fin de journée vers 20h, un communiqué est finalement diffusé à la presse pour indiquer que «les aménagements annoncés par la Préfète de la Creuse sont différés dans l’attente d’une harmonisation nationale. L’arrêté fixant les conditions de port du masque est par conséquent reconduit à compter du 20 mai 2021 sans changement pour le moment».
La Moselle et l'Hérault maintiennent les allègements annoncés
Comme le souligne France Info, les préfets de Moselle et de l'Hérault ont choisi d'ignorer la demande du ministre et restent d'actualité avec la possibilité de délaisser le masque dans les endroits peu fréquentés. Dans un tweet publié le 19 mai, la préfecture de Moselle précise que le masque n’est plus obligatoire dans les communes de moins de 2 500 habitants «sauf dans les marchés et les grands rassemblements».
Dans l'Hérault, l'arrêté préfectoral précise que le port du masque n'est plus obligatoire dans les parties non urbanisées des communes à condition que la distanciation sociale soit respectée. D'après France 3, une partie non urbanisée, «cela peut-être une forêt, une plage où il y a très peu de monde. L'important est la distanciation sociale et la densité de population» explique la Préfecture, soulignant qu'il n'est «pas question d'enlever le masque en ville et dans les communes».
Le 19 mai, la France est entrée dans la première phase de son déconfinement avec la réouverture des terrasses des bars et restaurants, la réouverture des commerces non essentiels et un couvre-feu repoussé à 21h. La prochaine étape du déconfinement doit intervenir le 9 juin avec un couvre-feu repoussé à 23h et la réouverture de nouveaux lieux pouvant accueillir du public.