69% des Français sont opposés à une hausse de l'immigration afin de de contrer le déclin démographique en France, selon un sondage de l'institut CSA pour Cnews présenté le 18 mai. 31% se disent donc favorables à une augmentation du nombre d'immigrés «pour assurer l'avenir démographique de la France».
Cette enquête d'opinion est publiée après un rapport du haut commissaire au Plan François Bayrou dévoilé le 16 mai, dans lequel le maire de Pau préconise «deux voies» pour assurer le modèle social français, «avoir plus d'enfants ou accueillir des personnes d'autres pays».
Un manque de «40 000 à 50 000 naissances par an», selon François Bayrou
François Bayrou a dressé ce constat en réponse à des signes très préoccupants d'un «dérèglement» de la dynamique démographique en France. L'indice de fécondité se tasse – de 2,02 enfants par femme en 2010 à 1,83 en 2019 – et le nombre de naissances baisse année après année : 753 000 en 2019 contre 818 000 en 2014.
«Il manquerait 40 000 à 50 000 naissances par an pour assurer le renouvellement des générations», est-il précisé dans la note du haut-commissariat. Dans le contexte du Covid-19, une baisse «tangible en 2020» des naissances est remarquée (-7% par rapport à décembre 2019). En janvier 2021, la baisse a été de 13% par rapport à l'année précédente.
Cela présente des difficultés sociales et culturelles
Pour autant, s'il préconise un apport migratoire, François Bayrou a reconnu auprès de l'AFP qu'il ne s'agit pas d'«une solution d'évidence». «D'abord parce que l'impact sur la démographie n'est pas immédiat et ensuite parce que cela présente des difficultés sociales et culturelles», admettait-il.
Le sondage de CNews est par ailleurs rendu public au lendemain de la publication d'une autre enquête sur le sujet, par l'Ifop, qui concluait également à un rejet par les Français de l'idée d'une hausse de l'immigration : 71% des sondés estiment ainsi auprès de l'institut que la France «compte déjà beaucoup d’étrangers et qu’accueillir des immigrés supplémentaires n’est pas souhaitable». Un taux en hausse de sept points par rapport à une enquête similaire de l'Ifop en 2018.