Le 12 mai, le président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) Bertrand Heilbronn a été arrêté à la sortie du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Il aurait ensuite placé en garde à vue pour «organisation d'une manifestation interdite sur la voie publique», selon l'organisation et une source judiciaire citée par Franceinfo, avant d'être finalement libéré.
France Palestine Solidarité avait appelé plus tôt dans la journée à des rassemblements «dans toute la France» avec pour mot d'ordre «Protéger les Palestiniens de Jérusalem, la France doit agir», suite aux violences qui ont lieu en Israël entre Arabes et Palestiniens. A Paris, la manifestation, interdite par la préfecture de police comme l'a annoncé l'association à ses sympathisants, avait lieu à proximité du Quai d'Orsay. A la fin du rassemblement, une délégation dont faisait partie Bertrand Heilbronn a été reçue au ministère et c'est à la sortie de cet entretien que l'interpellation a eu lieu.
La situation a suscité de vives critiques de la part de députés de gauche et d'associations.
«Voilà la France de Macron» : la gauche indignée
La députée communiste des Hauts-de-Seine Elsa Faucillon – qui faisait partie de la délégation comprenant des parlementaires et des représentants associatifs et syndicaux reçue par un conseiller du ministre au Quai d'Orsay – a publié une vidéo de l'interpellation. Elle affirme que Bertrand Heilbronn serait sorti de garde à vue peu après minuit.
Selon l'association, Bertrand Heilbronn aurait ensuite été conduit au commissariat du VIIe arrondissement de Paris.
Le président du groupe La France insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale Jean-Luc Mélenchon a commenté la situation en ces termes : «M. Heilbronn obtient une autorisation de manifester contre les exactions israéliennes. Il est reçu au Quai d'Orsay. Soudain le préfet Lallement interdit la manif et arrête Heilbronn à la sortie de chez Le Drian.»
«Voilà la France de Macron», conclut le député.
D'autres députés de LFI comme Michel Larive, Eric Coquerel ou Mathilde Panot avaient réclamé la libération immédiate de Bertrand Heilbronn.
Dans un communiqué, la Ligue des Droits de l'Homme a condamné l’arrestation du président de l'association et également demandé sa libération immédiate.
L'Union juive française pour la paix a elle aussi «condamné fermement» l'arrestation de «[leur] camarade Bertrand Heilbronn» et exigé sa «libération immédiate». «Nous ne nous laisserons pas intimider par les manœuvres du gouvernement visant à réduire au silence la solidarité avec les Palestiniens», a commenté l'association.