«Au-dessus de 55 ans, les autorités sont toutes unanimes en France comme ailleurs qu'il n'y a pas de danger. Je vous exhorte à vous faire vacciner avec tous les vaccins, en particulier avec AstraZeneca», a lancé le Premier ministre Jean Castex ce 8 mai, après la visite d'un vaccinodrome dans le quartier de La Défense à Puteaux (Hauts-de-Seine), près de Paris.
Le chef du gouvernement a expliqué qu'il y avait encore en France deux millions de doses d'AstraZeneca qui ne sont pas utilisées, et que trois millions allaient être livrées en plus dans les quatre semaines qui viennent. Selon lui, l'Allemagne est repassée devant la France en rythme vaccinal «uniquement parce que le recours à AstraZeneca y est meilleur».
La défiance persistante envers le sérum AstraZeneca, qui peine à s'écouler au rythme voulu, fait craindre au gouvernement des retards dans le calendrier qu'il a établi. Si Jean Castex a réaffirmé que l'objectif d'avoir 20 millions de vaccinés mi-mai était «à notre portée», une source gouvernementale citée par l'AFP estimait ces derniers jours que si les doses d'AstraZeneca n'étaient pas écoulées, la France ne serait pas certaine «d'atteindre les 30 millions au 15 juin».
Les effets secondaires du vaccin anglo-suédois ont conduit les autorités de santé, après une brève suspension, à en limiter l'usage aux plus de 55 ans. Selon des chiffres du ministère de la Santé arrêtés le 2 mai, seulement 75% des doses AstraZeneca reçues ont été injectées, contre 90% pour le vaccin Pfizer/BioNtech.
Mi-avril, le Danemark a pour sa part renoncé définitivement au vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 à cause de ses effets secondaires «rares» mais «graves», faisant de ce pays scandinave le premier à l'abandonner en Europe.