«Fait inédit, nous avons demandé à l'Ofpra [Office français de protection des réfugiés et apatrides] de retirer les protections d'asile pour ceux qui seraient en contradiction avec les valeurs de la République», a expliqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans un entretien au Figaro ce 7 mai.
Le ministère de l'Intérieur a souligné auprès de l'AFP avoir «mis un accent particulier sur la déchéance de protection pour ceux qui ont commis des actes répréhensibles, que ce soit lié à la radicalisation ou à l'ordre public».
Ces trois derniers mois 147 retraits de protections ont été décidés, selon Gérald Darmanin. «C'est sans précédent. Notre politique est claire: juger les étrangers pour ce qu'ils font et pas pour ce qu'ils sont», a-t-il précisé.
«On sera inflexibles sur les questions d'ordre public», a encore insisté la Place Beauvau auprès de l'AFP, déclinant la priorité du moment : «Les gens qui figurent au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), dont on s'attache à ce qu'ils soient sous mesure administrative et reconduits.»
A cet égard, le ministère affirme avoir «mis hors d'état de nuire la première liste identifiée de 231 personnes, qui sont toutes sous mesures administratives, en centre de rétention ou expulsés».
Au Figaro, Gérald Darmanin a précisé que 1 083 étrangers en situation irrégulière étaient inscrits au FSPRT, ainsi que «4 000 personnes non françaises en situation régulière, dont 25% d'Algériens et 20% de Marocains, 15% de Tunisiens et 12% de Russes».
Dans le même entretien, il demande le retrait du titre de séjour pour ces personnes, déjà obtenu dans 200 cas ces six derniers mois, ce qui constitue selon lui est «un record».