Le secrétaire général de l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) a annoncé l'exclusion «de fait» d'un responsable du syndicat, Stéphane Blanchon, après l'annonce dans la matinée du 5 mai de la présence de ce dernier sur la liste du Rassemblement national (RN) aux prochaines élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes.
«Un militant de l'UNSA qui a camouflé ses opinions vient de rejoindre le RN. Il est évidemment de fait exclu de l'UNSA...», a immédiatement réagi sur Twitter le secrétaire général du syndicat Laurent Escure, tout en se disant prêt à «faire un grand ménage» face à ce qu'il pense être une «stratégie d'entrisme».
«On ne va pas laisser le RN contaminer le syndicalisme et encore moins l'UNSA. Je vais redire que chacun doit être très vigilant», a expliqué Laurent Escure à l'AFP, en dénonçant «un mélange d'opportunisme, de stratégie de camouflage et d'entrisme».
Stéphane Blanchon, qui a fait part de sa décision sur la chaîne CNews, est à la tête de la fédération UNSA Santé et cohésion sociale depuis 2019. Il a expliqué avoir fait «une rencontre avec Andréa Kotarac en région Auvergne-Rhône-Alpes», affirmant que le chef de file RN dans cette région – qui est un transfuge de la France insoumise – lui avait proposé d'être tête de liste dans le département de la Drôme. «Je suis le deuxième des 22 secrétaires généraux de l'UNSA à rejoindre le RN», a relevé Stéphane Blanchon sur la chaîne d'information.
La semaine dernière, Le Canard enchaîné avait révélé la candidature aux départementales sous l'étiquette RN de Luc Doumont, secrétaire général de l'UNSA Finances, industrie et services du Premier ministre. Le secrétaire général de l'UNSA Fonction publique, Luc Farré, avait alors annoncé avoir «demandé expressément» à Luc Doumont, candidat dans les Hauts-de Seine, de quitter l'UNSA, «ce qu'il a immédiatement fait».
«Je ne sais pas si c'est une offensive organisée par le RN», s'est interrogé Laurent Escure. Celui-ci affirme envisager un travail interne pour «débusquer ceux qui seraient allergiques à un tract qui dénoncerait les discriminations, par exemple». «Chaque démocrate attaché à la République doit s'inquiéter de cette offensive. Personne n'est à l'abri, aucun mouvement, aucun syndicat», a-t-il également commenté sur Twitter.
Dans un communiqué, Andréa Kotarac s'est félicité de la poursuite de «la recomposition du paysage politique français» illustrée par ce ralliement, en présentant Stéphane Blanchon comme «un conseiller technique» du ministre de la Santé, car siégeant dans une instance paritaire réunissant des élus de l'administration et des syndicats. Contacté, le cabinet d'Olivier Véran a assuré que Stéphane Blanchon «n'a jamais occupé aucune fonction auprès du ministre».