France

Affaire des photos d’exactions de Daesh sur Twitter : Marine Le Pen et Gilbert Collard relaxés

La présidente du RN et l'eurodéputé ont été relaxés par le tribunal de Nanterre où ils étaient poursuivis pour avoir partagé des photographies d'exactions de Daesh en 2015.

Marine Le Pen et Gilbert Collard ont été relaxés par le tribunal de Nanterre, où ils étaient poursuivis pour avoir diffusé des photographies d'exactions de Daesh en 2015. La cour a notamment justifié sa décision par le respect de la liberté d'expression des deux élus du Rassemblement national.

L'eurodéputé RN s'est réjoui sur twitter de cette décision de justice : «Que la Justice est grande quand elle est indépendante», a-t-il écrit dans un message accompagné d'une photographie de lui-même avec Marine Le Pen. 

«La liberté d’expression !», a écrit pour sa part le maire RN de Perpignan Louis Aliot pour saluer la décision de la cour. 

La 14e chambre correctionnelle a reconnu «une vocation informative» dans la diffusion de ces images, laquelle «s'inscrit dans une démarche de protestation politique». La diffusion «contribue au débat public» dès lors qu'elle ne «banalise pas» la violence.

La présidente du RN et l'eurodéputé étaient poursuivis pour diffusion de messages violents ou portant gravement atteinte à la dignité humaine, susceptibles d'être vus par un mineur. Le parquet avait requis 5 000 euros d'amende contre Marine Le Pen et Gilbert Collard.

Des photographies de crimes de l'Etat islamique

Dans une France traumatisée par les attentats, Marine Le Pen avait relayé trois photographies d'exactions du groupe djihadiste. Elle y avait ajouté les mots : «Daesh, c'est ça !», en réponse au journaliste Jean-Jacques Bourdin qu'elle accusait d'avoir «comparé» le groupe EI et le Front national lors d'une émission.

C'est une grande victoire pour le droit

Gilbert Collard, alors député du Gard, avait relayé le même jour sur ses comptes Facebook et Twitter la photographie d'un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire: «Bourdin compare le FN à Daesh : le poids des mots et le choc des bobos !» 

Le tribunal a considéré que la diffusion de ces images constituait une réponse «cohérente» de Marine Le Pen à «une attaque polémique». Par ailleurs, le tribunal a jugé que la diffusion ne revêtait «aucun caractère prosélyte dès lors que les images étaient accompagnées des commentaires» rédigés par les élus qui n'ont ainsi pas «banalisé» ou «présenté sous un jour favorable la violence».

Le tribunal a donc relaxé les deux prévenus, à la grande satisfaction de leurs avocats, présents au délibéré.

«C'est une grande victoire pour le droit car était en jeu dans ce dossier la liberté d'expression, cette liberté d'expression a été reconnue comme totale pour un responsable politique de premier rang», a déclaré à la presse Rodolphe Bosselut, conseiller de Marine Le Pen.