Alors que le cortège parisien arrivait après de nombreux déboires à la place de la Nation le 1er mai, des militants CGT ont violemment été pris pour cible par un groupe d'individus présents dans le cortège. Dans de nombreuses images publiées sur les réseaux sociaux, on voit le service d'ordre du syndicat reculer tant bien que mal sous une pluie d'insultes et de projectiles.
Dans une autre vidéo réalisée sur place par le journaliste Clément Lanot, on voit ces individus dégrader des véhicules du syndicat avant de faire face aux militants. Au cours du face-à-face, les deux camps se traitent de «fascistes». «CGT collabos», voit-on par ailleurs tagué sur un des véhicules.
Dans d'autres vidéos publiées sur les réseaux sociaux, notamment par le site Loopsider, on voit un membre de la CGT s'effondrer après avoir été frappé par derrière au cours de l'altercation.
Dans un communiqué publié dans la soirée, la CGT a condamné aussi bien les violences commises par les forces de l'ordre «sur le parcours», que celles perpétrées par des manifestants contre ses propres militants. «Insultes homophobes, sexistes, racistes, ont précédé des actes de [vandalisme sur les] véhicules des organisations, et bien plus grave, la haine s'est exprimée par un déchaînement de coups et de jets de projectiles. Notre organisation, la CGT, était particulièrement ciblée», lit-on.
Quant aux agresseurs, la CGT évoque un «important groupe d'individus, dont certains se revendiquant des Gilets jaunes». Le syndicat déplore 21 blessés, dont quatre graves. Le secrétaire général du syndicat, Philippe Martinez, a quant à lui dénoncé sur LCI des «erreurs graves» dans la gestion de la manifestation par les autorités, qui n'auraient selon lui fait qu'aggraver les choses en bloquant le cortège. Il a qualifié de scandaleux le caillassage des camions du syndicat.
«Il y a malheureusement depuis quelque temps des gens qui viennent pour faire autre chose que manifester, mais ce qu'il faut retenir c'est la puissante mobilisation de ce 1er-Mai [...] ça nous laisse augurer un mois de mai et juin très revendicatif», a-t-il encore déclaré.
«Cela fait des années que les [black blocs] pourrissent les manifestations pour le seul bénéfice des pouvoirs en place», a réagi pour sa part de député communiste Stéphane Peu.
Le 2 mai, le parquet de Paris a confié à l'AFP qu'une enquête pour «violences volontaires en réunion» et «dégradations en réunion» avait été ouverte. Elle a été confiée à la Sûreté territoriale.
Selon le ministère de l'Intérieur, 17 000 manifestants ont défilé à Paris le 1er-Mai, 25 000 selon la CGT.